La rose est le symbole de l’amour. Mais la rose est aussi le symbole éclatant des ravages du capitalisme mondialisé. Assurée par le travail répétitif des ouvriers colombiens, kenyans ou éthiopiens sous-payés et exposés à quantité de produits chimiques, la culture des roses ponctionne toutes les ressources hydriques des zones équatoriales où elle sont produites.
Une fois coupées et conditionnées, les roses voient leur bilan carbone s’alourdir : ces millions de tiges parcourent des milliers de kilomètres dans des avions réfrigérés jusqu’à Aalsmeer, le marché mondial des fleurs situé aux Pays-Bas. Là, les roses n’ont que quelques dizaines d’heures pour être vendues et acheminées jusqu’aux fleuristes, avant de finir leur périple dans un vase où – leur durée de vie a été calculée depuis le départ – elles pourront agrémenter un intérieur pendant quelques jours avant de rejoindre la poubelle.
Désastre environnemental et social au profit d’une industrie florissante, la rose et les dessous de sa fabrication illustrent ce que cache un plaisir fugace entretenu par des bureaux d’étude en marketing.
Un entretien de Jonathan Duong avec Zulma Ramirez et Geoffroy Valadon, auteurs de l’article « Allons voir si la rose… » dans Le Monde diplomatique de février.
Programmation musicale
– Annie Cordy : Six Roses