C’est la fête à Jeanne d’Arc ! Comme chaque année, le mois de mai est LE mois de Jeanne.
Chaque premier mai, le Front national tente de faire de l’ombre à la journée internationale des travailleurs en déposant une gerbe devant la statue de Jeanne d’Arc. En 1920, une loi de la République fait du deuxième dimanche de mai la « fête de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme », en souvenir de la délivrance d’Orléans par Jeanne et son armée le 8 mai 1429. C’est aussi pour commémorer la fin du siège de la ville par les Anglais que le 8 mai marque la fin des fêtes johanniques, célébrées chaque année à Orléans. Et c’est le 30 mai que l’Église catholique fête la sainte Jeanne. Ce qui n’est pas un petit paradoxe, puisque c’est cette même Église qui a jugé Jeanne à Rouen pour hérésie et l’a condamnée au bûcher. Tout le monde a toujours voulu récupérer Jeanne, et ceux qui ont le plus réussi sont sans doute ceux qui en ont fait une figure de piété et de patriotisme. Et si on pouvait aussi voir en Jeanne une figure populaire, féministe, résistante, internationale ? Impossible ? Eh bien non, c’est ce que le philosophe Daniel Bensaïd a fait il y a trente ans dans son livre Jeanne de guerre lasse. Cette semaine, Olivier Besancenot réhabilite la Jeanne figure d’émancipation.