Chaque mardi, Olivier Besancenot raconte les chansons de notre histoire

Trust : « Antisocial » Abonnés

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Quarante-cinq ans plus tard, cette chanson écrite en quarante-cinq minutes est LE tube de chaque manif, où elle ne manque pas de faire danser tout le monde dès que les premières notes de guitare résonnent derrière le camion de la CGT. Ses interprètes en personne étaient même venus soutenir les salariés en lutte de l’usine GM&S en donnant un concert à La Souterraine en 2017. Aujourd’hui, Olivier Besancenot vous prépare à la prochaine manif et vous fait réviser les paroles de la chanson Antisocial du groupe Trust.

Musique de Norbert Krief, paroles de Bernie Bonvoisin, Antisocial, 1980

Tu bosses toute ta vie pour payer ta pierre tombale
Tu masques ton visage en lisant ton journal
Tu marches tel un robot dans les couloirs du métro
Les gens ne te touchent pas, il faut faire le premier pas

Tu voudrais dialoguer sans renvoyer la balle
Impossible d’avancer sans ton gilet pare-balle
Tu voudrais donner des yeux à la justice
Impossible de violer cette femme pleine de vices

Antisocial, tu perds ton sang-froid
Repense à toutes ces années de service
Antisocial, bientôt les années de sévices
Enfin le temps perdu qu’on ne rattrape plus

Écraser des gens est devenu ton passe-temps
En les éclaboussant, tu deviens gênant
Dans ton désespoir, il reste un peu d’espoir
Celui de voir les gens sans fard et moins bâtards

Mais cesse de faire le point, serre plutôt les poings
Bouge de ta retraite, ta conduite est trop parfaite
Relève la gueule, je suis là, t’es pas seul
Ceux qui hier t’enviaient, aujourd’hui te jugeraient

Antisocial, tu perds ton sang-froid
Repense à toutes ces années de service
Antisocial, bientôt les années de sévices
Enfin le temps perdu qu’on ne rattrape plus

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chronique : Olivier Besancenot
réalisation : Jonathan Duong
montage : Julie Dugué
son : François Dellaca-Minot
animation : Colas et Daniel Mermet

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La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

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La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a longtemps analysé avec son mari Michel Pinçon les mécanismes de la domination oligarchique, publie un nouveau livre sur le chaos climatique et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller en bambou. Entretien.

Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique  », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

Alain Ruscio publie « La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance, 1830-1852 » aux éditions La Découverte La première guerre d’Algérie (1830-1852) AbonnésVoir

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« Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités... » Il faut connaître cette époque pour comprendre la suite de la colonisation et son dénouement tragique. Dénouement que certains n’acceptent pas et qui le ravivent comme une amputation. Pourtant recherches, témoignages et reportages au cours des dernières années semblaient avoir apporté les moyens d’un apaisement des mémoires. Mais une extrême droite revancharde et négationiste, dotée de forts moyens médiatiques, gagne du terrain. Face à la concurrence des rentes mémorielles, il est donc nécessaire de mieux connaître cette sombre sanglante histoire. Aussi ROSA MOUSSAOUI interroge ALAIN RUSCIO, un des meilleurs historiens du fait colonial qui publie une somme passionnante à La Découverte.

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.