L’employé de la semaine de Là-bas (EXTRAIT de Didier Porte Hebdo)

Non, les communistes ne sont pas des salauds !

Le

Cet article est en accès libre grâce aux abonnés modestes et géniaux, mais…

…sans publicité ni actionnaires, Là-bas si j’y suis est uniquement financé par les abonnements. Sans les abonnés, il ne nous serait pas possible de réaliser des émissions et des reportages de qualité. C’est le prix de notre indépendance  : rejoignez-nous  !

Je m'abonne J'offre un abonnement

Notre employé de la semaine dans la revue de presse de Didier Porte, c’est Jonathan Duong, qui rend hommage à Henri Malberg, militant et élu communiste disparu l’année dernière :

Nous serons à la Fête de l’Huma ce week-end, samedi et dimanche, à partir de 11h : des débats, des rencontres, de la musique, des surprises, on va faire 14h d’émissions en direct, sur le stand de Là-bas si j’y suis, au Village du Livre. Donc n’hésitez pas à venir nous voir en chair et en os au Village du Livre, et pour celles et ceux qui ne seraient pas à Paris, ne vous inquiétez pas, vous pourrez nous écouter en direct sur le site, et exceptionnellement le direct sera même en accès libre, grâce à vous, Abonnés Modestes et Géniaux.

Mais j’entends aussi celles et ceux qui ne viendront pas à la Fête de l’Huma, parce que la Fête de l’Huma, c’est quand même la fête du Parti Communiste Français, c’est donc Moscou, c’est Kronstadt, c’est Staline, c’est le goulag… À ceux-là, je laisserai Henri Malberg leur répondre : Henri Malberg, militant et élu communiste, qui nous a quittés l’année dernière, et qui avait LA réponse pour qu’on arrête de faire chier les communistes avec ça :

« Tout ça, ça a un demi-siècle ! Un demi-siècle après, on ne reproche pas aux Américains Hiroshima, on a fini de reprocher aux Allemands Auschwitz. Fini ! Ils ont payé… On a fini de reprocher la non-intervention – qui est un crime – à Léon Blum. On ne parle même plus, parce qu’ils ont élu un homme noir – et c’est très important –, de la guerre du Vietnam et de la guerre de Corée où on balançait des microbes… c’est invraisemblable ce que l’impéralisme a fait ! On ne parle plus des 200 000 ou 300 000 Algériens assassinés par l’armée française sous la direction de socialistes. Ça, c’est fini ! Mais comment peut-on, pendant un demi-siècle, venir me dire à moi : « tu es un salaud ». Non, je ne suis pas un salaud, merde [1] ! »

C’était Henri Malberg, une archive extraite du documentaire de Marcel Trillat et Maurice Failevic, et exhumée par le camarade YouTubeur Usul, qui sera notre invité à la Fête de l’Huma samedi à 16h. Tout le programme des émissions, vous le trouvez sur le site Là-bas si j’y suis, et puis je vous dis à samedi et dimanche à la Courneuve, pour l’Huma si j’y suis !

Jonathan Duong

Usul : peut-on être comuniste et objectif ?

C'est vous qui le dites…Vos messages choisis par l'équipe

Les bouquins de LÀ-BASLire délivre

  • Voir

    La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...

    Vos avis et conseils sont bienvenus !

Dernières publis

Une sélection :

Chacun a en soi un bourgeois qui sommeille François Bégaudeau : « Je rêverais qu’une assemblée populaire administre France Inter » AbonnésVoir

Le

Je suis un bourgeois et j’en suis fier. Personne ne dit une chose pareille. Le bourgeois, c’est l’autre, le bobo, le faux-cul, le gras du bide. Et encore, ça se dit plus, bourgeois, c’est désuet. Depuis longtemps, le bourgeois a appris à se déguiser. Une casquette de pêcheur, une veste de paysan, un blue jean comme les ouvriers. Il a entonné des discours indignés et révoltés contre le mal, contre le fascisme et contre les cons. C’est un libertaire, le bourgeois. Contre l’impôt, contre le voile, contre les flux migratoires incontrôlés. Il proclame la révolution. C’est le titre du livre d’Emmanuel Macron, RÉVOLUTION. Il est progressiste aussi. Le mouvement qui soutient Macron se proclame « progressiste ».

C’est le printemps !!!! Accès libreÉcouter

Le

Musicale pour fêter l’arrivée des beaux jours...
avec Edith Piaf "Enfin le printemps", Jacques Prévert "Le temps perdu", Aznavour "C’est le printemps", Bourvil, Lester Young "Two to tango" et les Fabulous troubadours "Y des Garçons"

Connaissez-vous Gerhard Haderer ? AbonnésLire

Le

On ne remerciera jamais assez le cancer et Jésus.

Oui, tout d’abord, merci au cancer. Car s’il n’avait pas eu un cancer en 1985, à 34 ans, Gerhard Haderer aurait eu la vie indigente d’un « créateur » publicitaire. Or, c’est lorsqu’il fut opéré (et guéri) qu’il a tout laissé tomber et s’est tourné à fond vers le genre de dessins que vous allez (re)découvrir, si puissants, si violents qu’ils se passent de tout commentaire, à part quelques gloussements, quelques éclats de rire et pas mal de silences dans le genre grinçant.

Ensuite, merci à Jésus. Et surtout à Monseigneur Christoph Schönborn, cardinal, archevêque de Vienne. En 2002, Gerhard Haderer publiait La Vie de Jésus, un surfeur drogué à l’encens, ce qui faisait un peu scandale dans la très catholique Autriche, si bien que le cardinal archevêque, hors de lui, crut bon de donner l’ordre à l’auteur de présenter ses excuses aux chrétiens pour avoir ridiculisé le fils de Dieu. Au passage, on le voit, l’Islam n’a pas le monopole du refus des caricatures, mais celles-ci eurent beaucoup moins d’écho chez nos défenseurs de la liberté d’expression. Et bien entendu, comme toujours, la censure assura le succès de l’album, qui atteignit 100 000 exemplaires en quelques jours.

Le capitalisme est comparable à une autruche qui avale tout, absolument tout. Mais là, quand même, il y pas mal de dessins de Gerhard Haderer qui lui restent, c’est sûr, en travers de la gorge. On peut rêver et c’est déjà beaucoup.