Moussa devait être libéré le 11 janvier. Une libération sous “caution”" - c’est-à-dire avec des obligations -, avait souligné son avocat Me Karim Achoui.
Toujours d’après son avocat, Moussa devra vraisemblablement régler une somme de l’ordre de 500 dollars et attendre l’audience de son procès avant de pouvoir quitter le Bangladesh, soit trois ou quatre mois. Mais la justice bangladaise est revenue sur sa décision. Moussa est incarcéré depuis le 19 décembre.
Les soutiens continuent d’affluer sur les réseaux sociaux. La pétition que fait circuler BarakaCity a recueilli 420 000 signatures.
Pourtant, le message Free Moussa !, qui circule sur les réseaux sociaux depuis le début de sa détention, n’est que très peu relayé dans les médias. Pourquoi cette discrétion ? Arrêté et incarcéré pour « activités suspectes », Moussa Tchantchuing était en mission d’aide à la minorité Rohingya, une minorité musulmane en proie au dénuement et au nettoyage ethnique. Depuis longtemps, le HCR (Haut Commissariat aux Réfugiés), tout comme l’ONG Human Rights Watch, attirent l’attention sur ce peuple persécuté.
Si les médias sont si réservés, c’est que Moussa appartient à une ONG musulmane et même islamique, BarakaCity, qui connait un fulgurant succès depuis sa création en 2010.
Présente en Afrique, en Palestine, en Syrie, avec des méthodes de marketing et de communication intensives, des centaines de milliers de soutiens sur les réseaux sociaux, des millions d’euros de dons, BarakaCity suscite beaucoup d’adhésions et beaucoup de suspicions. Avec ses femmes en niqab et ses barbus très orthodoxes mêlant salafisme et charity business, BarakaCity a fait l’objet de plusieurs perquisitions aussi soudaines qu’intensives, mais sans aucune suite.
"Là-bas" soutient Moussa depuis le 19 décembre.
Le dernier témoignage de Moussa Tchantchuing, pendant sa détention, publié le 26 décembre sur la page Facebook de BarakaCity :