« Le Relais de la Flamme est une tradition incontournable qui nous plonge dans les racines des Jeux », nous explique le site officiel des Jeux olympiques, qui précise aussi : « la première torche du Relais de la Flamme Olympique de Paris 2024 sera allumée le 16 avril 2024, selon la tradition antique, à l’aide des rayons du soleil, lors d’une cérémonie dans le sanctuaire d’Olympie, en Grèce, où se déroulaient les Jeux antiques. »
Cette surabondance de références à la « tradition », aux « racines » et à l’antiquité nous fait croire que ce feu sacré de l’olympisme – dont les pérégrinations font l’objet d’une diffusion quotidienne en direct sur une chaîne spéciale dédiée de la plateforme en ligne de France Télévisions – brûle depuis des temps immémoriaux. Or il n’en est rien, puisque la flamme olympique a été inventée pour les Jeux d’Amsterdam en 1928. Quant à l’allumage en Grèce à Olympie et le parcours de la torche, c’est une mise en scène créée de toutes pièces pour les Jeux de Berlin en 1936. Berlin, 1936 ? Gérard Mordillat se demande comment une telle symbolique nazie peut, en plus, coûter 180 000 euros à chaque département français qui souhaite accueillir le passage de la flamme, laquelle est pourtant « parrainée » par le groupe Coca-Cola qui espère faire des Jeux un « accélérateur de business » pour ses marques [1]. Alors vive « l’esprit de l’olympisme » !