Chers vous, les AMG, à qui j’écris souvent
Des chroniques, des chansons, des petits trucs marrants,
Même si la période n’est pas à la déconne
J’aimerais qu’aujourd’hui encore on se bidonne
On va tâcher de rire dans tout ce pathétique
Et pour ça rien de tel que la phrase métrique :
L’alexandrin est là, j’escompte qu’il nous sauve
De verser dans le triste ou pire dans la guimauve
Allez, sur douze pieds on va marcher gaiement
Deux fois six c’est facile, ça roule et c’est chantant
Et même si chanter n’est pas le premier geste
Auquel on penserait en regardant vers l’Est :
Que ce soit en Ukraine ou au Moyen-Orient,
On s’y fout sur la gueule sans trop prendre de gants
Allons chercher plus drôle : voyons nos journalistes
Parlant de ces massacres, c’est une très bonne piste.
Ce matin sur Culture, ce bon Guillaume Erner
Avec deux spécialistes, philosophes de guerre [1]
Il s’est dit sans détour que la guerre de Poutine
Était une infâmie, et jusque-là on opine
Mais la suite est cocasse, car il s’est dit aussi
Qu’Israël c’est aut’chose : c’est une démocratie
Et que par conséquence, ses guerres sont les meilleures
Le droit et la morale peuvent aller s’faire voir ailleurs.
La bourgeoisie s’emballe sur le Moyen-Orient
Médias et politiques, que c’en est délirant
Le président accorde le droit de se défendre
À Israël qui attaque, hé Manu...faut r’descendre
Mais s’il faut décerner la médaille du plus con
Je la remets d’office au chancelier teuton [2]
Il a dit d’Israël qui bombarde l’Iran
Qu’ils font le sale boulot pour nous tous… hallucinant !
Quoi d’autre ces jours-ci, qui soit un peu moins dur
Ah oui, y’a la Dati, ministre d’la culture
Elle fait un tel vacarme avec ses casseroles [3]
Si c’était pas si grave ça serait presque drôle
Et quoi d’autre z’encore qui soit un peu marrant
Ah oui, notre Bayrou, notre ventripotent
Il couve son conclave d’un œil ému et tendre
Lui qui ne sait rien faire, mis à part ne rien comprendre.
À propos du conclave, le MEDEF est content
On lui a mis la chose sur un plateau d’argent
C’est quand même facile d’être les grands patrons
Y’a pas à se cacher pour plumer les pigeons
Les socialistes ont-ils compris qu’ils sont cocus ?
Ils ont cru la promesse, sont-ils seulement déçus ?
Heureusement qu’existe ce parti de bouffons
Ils nous font rigoler, c’est précieux pour ma chanson
Les patrons qui gouvernent, ce n’est plus un mystère
Le pouvoir, c’est pas nous mais c’est les milliardaires
Pour modérer un peu leur passion cleptomane
L’assemblée a voté pour une taxe Zucman
Le Sénat répondit mais ça va pas la tête ? [4]
Vous perdez la raison, vous avez cru peut-être
Qu’on allait partager capital et richesses !
Votre taxe Zucman, mettez-vous la dans les fesses
Sur ce, chers AMG, on va se dire au revoir
On lâche rien, ce n’est pas la fin de l’histoire
D’ici là je vous souhaite tout le bonheur du monde
Abonnez vos amis, faites tourner à la ronde
Me suis-je présenté, soudain je me questionne
Bon bé, moi c’est Olive, dans le Tarn-et-Garonne
Moitié chauffeur de car, et moitié troubadour
Je vous embrasse toutes et tous avec amour.