« Nous vivons une période – d’ailleurs, c’est comme ça qu’on caractérise les crises – où quelque chose de nouveau émerge (je prétends pas en avoir l’exclusivité, rassurez-vous), mais où les choses sont en train de changer en profondeur, on le voit. »
Mais qui est donc l’auteur de cette phrase ? On la dirait tout droit sortie des Cahiers de prison d’Antonio Gramsci. Et pourtant non, elle a été prononcée par l’assez peu communiste candidat Emmanuel Macron, lundi 4 avril sur France Inter. Décidément, l’italien Antonio Gramsci est à toutes les sauces, et dans toutes les bouches. Surtout dans celles de la droite et de l’extrême droite, qui prennent un plaisir retors à s’accaparer les analyses du militant communiste et antifasciste, emprisonné pendant dix ans par le régime de Mussolini. Mais parce que Gramsci ne peut se résumer à quelques formules utilisées ad nauseam par le marketing politique, Olivier Besancenot revient dans ce deuxième épisode sur le « biennio rosso », ces deux années « rouges » en 1919 et 1920 où l’Italie a été traversée par des mobilisations, des manifestations, des grèves et des expériences autogestionnaires.