Michel Droit, Geneviève Tabouis, Jean Nocher, Jean Grandmougin… Ces noms ne vous disent pas grand-chose, pourtant, durant des années, leurs voix furent écoutées par des millions d’auditeurs. En moins de trois minutes chaque matin, ces chroniqueurs « politiques » ont semé leurs petites graines dans les parts de cerveau disponible de leurs congénères.
Plus près de nous, Alexandre Adler, Jean-Marc Sylvestre ou Bernard Guetta se sont dépensés sans compter pour nous guider dans ce monde si complexe et nous dire ce qu’il faut penser. Familières, insidieuses, péremptoires, quelle est l’influence de ces chroniques dans la fabrique de l’opinion ? Sans doute moins que ce que supposent ces maîtres à penser, mais sans doute beaucoup plus que ce que nous supposons. Mais qui choisit de nous les faire entendre ? Et qui vient contredire ces hauts parleurs ?
De Pierre Dac à Jean-François Noël, de Philippe Henriot à Philippe Val (un bijou !), du plus réac au plus émouvant, voici un collier de perles pêchées derrière les fagots de l’INA, histoire de donner raison à Mirabeau : « l’homme est comme le lapin, il s’attrape par les oreilles. »