Chaque mardi, Olivier Besancenot raconte les chansons de notre histoire

En Argentine, la « Marche de la colère » résonne encore Abonnés

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Il n’y a pas que les habitants des États-Unis qui doivent lutter contre un président obsédé par le wokisme et les coupes budgétaires. En Argentine aussi, les manifestations se multiplient pour dénoncer les dégâts causés par la politique ultralibérale de Javier Milei et sa fameuse tronçonneuse destinée à tailler dans les dépenses publiques. En soutien aux Argentins qui se mobilisent, Olivier Besancenot nous fait découvrir « La Marche de la colère », ce chant argentin hérité des années de lutte contre la dictature militaire.

Miguel Cantilo, La Marcha De La Bronca, 1970

Bronca cuando ríen satisfechos
Colère quand ils rient, satisfaits
Al haber comprado sus derechos
D’avoir acheté leurs droits
Bronca cuando se hacen moralistas
Colère quand ils jouent les moralistes
Y entran a correr a los artistas
Et pourchassent les artistes

Bronca cuando a plena luz del día
Colère quand en plein jour
Sacan a pasear su hipocresía
Ils exhibent leur hypocrisie
Bronca de la brava, de la mía
Colère féroce, la mienne,
Bronca que se puede recitar
Colère qu’on peut réciter

¡Marcha !, un, dos
Marche ! Un, deux,
No puedo ver
Je ne peux pas voir
Tanta mentira organizada
Tant de mensonges organisés
Sin responder con voz ronca
Sans répondre d’une voix rauque,
Mi bronca
Ma colère

Bronca porque matan con descaro
Colère parce qu’ils tuent sans scrupule
Pero nunca nada queda claro
Mais rien n’est jamais clair
Bronca porque roba el asaltante
Colère parce que le voleur vole
Pero también roba el gobernante
Mais le gouvernant aussi

Bronca porque está prohibido todo
Colère parce que tout est interdit,
Hasta lo que haré de cualquier modo
Même ce que je ferai de toute façon
Bronca porque no se paga fianza
Colère parce qu’on ne paie pas de caution
Si nos encarcelan la esperanza
S’ils emprisonnent notre espoir
Bronca, bronca
Colère, Colère

Los que mandan tienen este mundo
Ceux qui dirigent ont pourri
Repodrido y dividido en dos
Ce monde et l’ont divisé en deux
Culpa de su afán de conquistarse
À cause de leur soif de conquête
Por la fuerza o por la explotación
Par la force ou l’exploitation

Bronca pues entonces cuando quieren
Colère, donc, quand ils veulent
Que me corte el pelo sin razón
Que je coupe mes cheveux sans raison
Es mejor tener el pelo libre
Mieux vaut des cheveux libres
Que la libertad con fijador
Qu’une liberté figée par du gel
¡Marcha !
Marche !

No puedo ver
Je ne peux pas voir
Tanto desastre organizado
Tant de désastres organisés
Sin responder, la voz ronca
Sans répondre, la voix rauque
De bronca
De colère

Bronca sin fusiles y sin bombas
Colère sans fusils ni bombes,
Bronca con los dos dedos en V
Colère avec les deux doigts en V
Bronca que también es esperanza
Colère qui est aussi espoir
Marcha de la bronca y de la fe
Marche de la colère et de la foi

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chronique : Olivier Besancenot
réalisation : Jonathan Duong
montage : Julie Dugué
son : François Dellaca-Minot
animation : Colas et Daniel Mermet

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La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

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La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a longtemps analysé avec son mari Michel Pinçon les mécanismes de la domination oligarchique, publie un nouveau livre sur le chaos climatique et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller en bambou. Entretien.

Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique  », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

Alain Ruscio publie « La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance, 1830-1852 » aux éditions La Découverte La première guerre d’Algérie (1830-1852) AbonnésVoir

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« Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités... » Il faut connaître cette époque pour comprendre la suite de la colonisation et son dénouement tragique. Dénouement que certains n’acceptent pas et qui le ravivent comme une amputation. Pourtant recherches, témoignages et reportages au cours des dernières années semblaient avoir apporté les moyens d’un apaisement des mémoires. Mais une extrême droite revancharde et négationiste, dotée de forts moyens médiatiques, gagne du terrain. Face à la concurrence des rentes mémorielles, il est donc nécessaire de mieux connaître cette sombre sanglante histoire. Aussi ROSA MOUSSAOUI interroge ALAIN RUSCIO, un des meilleurs historiens du fait colonial qui publie une somme passionnante à La Découverte.

Frédéric LORDON publie« Figures du communisme » aux éditions La Fabrique. Un entretien en deux parties Frédéric Lordon, le capitalisme nous détruit, détruisons le capitalisme (2/2) AbonnésVoir

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.