« Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ohé partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme
Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes »
Si on vous demande quel chant incarne le mieux la Résistance, vous répondrez sans hésiter « Le Chant des partisans » ! Surtout depuis qu’il a été introduit dans le répertoire des manifs en 1997 par les Motivés !, avec leur reprise des Chants de lutte. Mais si on vous suggère « La complainte du partisan », vous serez sans doute moins nombreux à pouvoir la fredonner, car elle a peu à peu été éclipsée par sa « cousine », comme l’appelait leur compositrice. Car oui, ces deux chansons avaient la même compositrice : Anna Marly.
Anna Marly et Emmanuel d’Astier de La Vigerie, La Complainte du partisan, 1943
Les Allemands étaient chez moi
On m’a dit résigne-toi
Mais je n’ai pas pu
Et j’ai repris mon arme
Personne ne m’a demandé
D’où je viens et où je vais
Vous qui le savez
Effacez mon passage
J’ai changé cent fois de nom
J’ai perdu femme et enfants
Mais j’ai tant d’amis
Et j’ai la France entière
Un vieil homme dans un grenier
Pour la nuit nous a cachés
Les Allemands l’ont pris
Il est mort sans surprise
Hier encore nous étions trois
Il ne reste plus que moi
Et je tourne en rond
Dans la prison des frontières
Le vent passe sur les tombes
La liberté reviendra
On nous oubliera
Nous rentrerons dans l’ombre