« C’est à Craonne sur le plateau
Qu’on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
Nous sommes les sacrifiés »
Un siècle après la Grande guerre, la « chanson de Craonne » dérange toujours. En 2016, la chorale de Poulainville devait l’interpréter pour le centenaire de la bataille de la Somme, qui était alors commémorée au cimetière militaire allemand de Fricourt, dans la Somme. Les autorités allemandes avaient même accepté que la chanson figure au programme. Hélas ! La chanson aurait, parait-il, considérablement allongé la durée de la cérémonie, et le secrétariat d’État aux Anciens Combattants décida de la bannir. Deux ans plus tard, en 2018, ce sont les élèves de Tournon-Saint-Martin, dans l’Indre, qui devaient reprendre en chœur la « chanson de Craonne » pour le centenaire du 11 Novembre. Cette fois-ci, c’est le directeur académique des services de l’éducation nationale qui leur demanda de s’abstenir pour ne pas froisser les militaires. Retour, avec Olivier Besancenot, sur l’une des plus longues et des plus durables censures dans l’histoire de la chanson française.