Chaque mardi, Olivier Besancenot raconte les chansons de notre histoire

Bernard Lavilliers : « Les mains d’or » Abonnés

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En 2001, la campagne de Lionel Jospin pour la campagne présidentielle patine. Il est possible que son accession à l’Élysée soit compromise par le bilan social de son gouvernement. Au tournant du siècle, les effets de la mondialisation néolibérale se font en effet douloureusement sentir en France. La vague de fermetures d’usines et de licenciements est impressionnante : Électrolux, Peugeot, Renault, Pechiney, Alcatel, Michelin, Moulinex, Unilever, France Télécom, Alstom… C’est une saignée, qui avait fait dire au premier ministre cette phrase en 1999 : « il ne faut pas attendre tout de l’État ». Deux ans plus tard, en 2001, le chanteur Bernard Lavilliers sort son album Arrêt sur image, sur lequel figure la chanson « Les mains d’or ». Une chanson qui saisit l’air du temps et va connaître un grand succès auprès du public…

Bernard Lavilliers et Pascal Arroyo, Les mains d’or, 2001

Un grand soleil noir tourne sur la vallée
Cheminées muettes, portails verrouillés
Wagons immobiles, tours abandonnées
Plus de flamme orange dans le ciel mouillé

On dirait, la nuit, de vieux châteaux forts
Bouffés par les ronces, le gel et la mort
Un grand vent glacial fait grincer les dents
Monstre de métal qui va dérivant

J’voudrais travailler encore, travailler encore
Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
Travailler encore, travailler encore
Acier rouge et mains d’or

J’ai passé ma vie là, dans ce laminoir
Mes poumons, mon sang et mes colères noires
Horizons barrés là, les soleils très rares
Comme une tranchée rouge saignée sur l’espoir

On dirait le soir des navires de guerre
Battus par les vagues, rongés par la mer
Tombés sur le flan, giflés des marées
Vaincus par l’argent, les monstres d’acier

J’voudrais travailler encore, travailler encore
Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
Travailler encore, travailler encore
Acier rouge et mains d’or

J’peux plus exister là
J’peux plus habiter là
Je sers plus à rien, moi
Y’a plus rien à faire
Quand je fais plus rien, moi
Je coûte moins cher
Que quand je travaillais, moi, d’après les experts

J’me tuais à produire pour gagner des clous
C’est moi qui délire, ou qui devient fou ?
J’peux plus exister là, j’peux plus habiter là
Je sers plus à rien, moi, y’a plus rien à faire

Je voudrais travailler encore, travailler encore
Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
Travailler encore, travailler encore
Acier rouge et mains d’or
Travailler encore, travailler encore
Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
Travailler encore, travailler encore
Acier rouge et mains d’or
Travailler encore, travailler encore
Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
Travailler encore, travailler encore
Acier rouge et mains d’or
Travailler encore, travailler encore
Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
Travailler encore, travailler encore
Acier rouge et mains d’or

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chronique : Olivier Besancenot
réalisation : Jonathan Duong
montage : Julie Dugué
son : François Dellaca-Minot
animation : Colas Mermet et Daniel Mermet
générique : María Farantoúri, « El paso del Ebro »

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