Une série d’histoires dans les luttes pour l’émancipation, racontées par Olivier Besancenot

Gramsci à toutes les sauces ! (1/2) Abonnés

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Tout un été Là-bas, c’est le temps de prendre son temps : le temps de (re)découvrir le meilleur de Là-bas, des surprises, des idées, des plaisirs…

Déjà, en 2007, le candidat Sarkozy l’assumait : « au fond, j’ai fait mienne l’analyse de Gramsci : le pouvoir se gagne par les idées. C’est la première fois qu’un homme de droite assume cette bataille-là [1] ».

Son successeur place Beauvau, Gérald Darmanin, se pique également d’avoir lu le penseur italien : « quand on est gramsciste, on pense que les idées et la culture influencent et transforment profondément la société [2] ». Quant à la nouvelle conquête de Reconquête, Marion Maréchal, elle y allait carrément en 2018 dans Valeurs actuelles : « je suis convaincue que notre famille de pensée doit investir davantage le champ de la métapolitique. Depuis le début de la Ve République, l’ensemble des vecteurs de pensée est détenu par la gauche. Elle infuse sa domination culturelle quasi hégémonique à travers la presse, l’éducation et la culture. Il est temps, pour nous aussi, d’appliquer les leçons d’Antonio Gramsci. ».

Il semblerait donc que le dernier chic à droite et à l’extrême droite soit de s’approprier le co-fondateur du Parti communiste italien, dans la droite ligne du théoricien de la « Nouvelle Droite », Alain de Benoist, qui, dès 1979, avait salué « toutes les théories de l’italien Antonio Gramsci, la façon dont il a mis l’accent sur l’importance de l’influence culturelle dans nos sociétés », en ajoutant que « Gramsci était bien entendu marxiste, mais ce qu’il disait du point de vue méthodologique, je crois, peut concerner toute famille de pensée. »

Après tout pourquoi pas ? L’héritage de Gramsci n’appartient à personne, et son succès près d’un siècle plus tard prouve qu’il avait raison. Mais n’oublions quand même pas que Gramsci, s’il a théorisé le concept d’« hégémonie culturelle », a surtout été un militant antifasciste, communiste, et que cet engagement lui a valu dix ans de détention dans les prisons de l’Italie fasciste, qui viendront à bout de sa santé fragile. Ne laissons donc pas les fascistes tuer Gramsci une deuxième fois, nous dit Olivier Besancenot !

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