Un policier, qui avait déclaré « il ne sait pas nager, un bicot comme ça, ça ne nage pas » a été condamné à six mois de prison avec sursis. Quatre de ses collègues ont été condamnés à douze mois, dont six mois ferme, et une interdiction d’exercer pendant douze mois. Un autre policier a été condamné à douze mois de prison avec sursis pour « non-empêchement des violences ».
Cinq des six policiers condamnés ont décidé de faire appel du jugement.
« Je suis heureux, la justice a été faite. J’ai été lésé, agressé. Je suis content de cette décision », s’est réjoui Samir E., la victime, à l’issue du délibéré.
Cette affaire avait été aussitôt diffusée sur notre site par notre journaliste Taha Bouhafs.
C’est une vidéo tournée par deux jeunes qui a révélé ces faits.
Le 25 avril 2020 à 1h30 du matin, ils entendent des bruits devant chez eux à l’Île-Saint-Denis (93). Un fourgon de police, des flics, des cris. Depuis chez eux, ils filment la scène avec une petite vidéo et un enregistreur. Les flics se marrent bien, « Un bicot comme ça, ça nage pas ». Un autre rajoute « ha, ha, ça coule, tu aurais du lui attacher un boulet aux pieds ! ».
Ensuite, dans le fourgon on entend très clairement des coups et des cris.
Très choqués ensuite, les deux garçons ont l’idée de confier ce document au journaliste Taha Bouhafs qu’ils suivent sur Twitter et qui travaille pour Là-bas.
Nous diffusons alors ce document qui est repris et diffusé partout.
Selon la version policière, cette nuit-là, des policiers avaient interpellé à l’Île-Saint-Denis un homme soupçonné de vol de matériel sur un chantier et qui avait tenté de prendre la fuite en se jetant dans la Seine.
Par la suite, Taha retrouve l’homme insulté et tabassé. C’est Samir, un égyptien de 28 ans dont nous avons diffusé le témoignage.
Il faut saluer les deux jeunes riverains qui ont eu le réflexe d’enregistrer cette scène et remercier Taha Bouhafs et l’équipe de Là-bas qui ont diffusé ces documents. On finirait par croire que tout le travail de ces dernières années pour dénoncer les violences policières commence à porter ses fruits.