Superbes manifs de 1er Mai, dix fois plus que l’an passé, la treizième contre la réforme des retraites depuis janvier et toujours la même majorité largement opposée, malgré toutes les entourloupes de la macronie et des médias qui parlent mille fois plus des violences que des revendications et de la formidable vitalité de ces manifs partout dans tout le pays.
Il faudrait faire un gigantesque montage de toutes les images faites partout jusque dans le plus modeste patelin, un jour comme celui-là, pour avoir un portrait de ce pays. Non seulement la mobilisation ne flanche pas mais pour l’opinion, c’est les syndicats qui incarnent le mieux l’opposition. Qui aurait dit ça il y a six mois ? Quant à cette foutue violence, on ne répétera jamais assez la nécessité de revenir à l’origine de ces violences, au point de départ, la violence de la domination. Pour ça, rien de mieux que de relire encore la lumineuse analyse de l’évêque brésilien Hélder Câmara :
« Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés. La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première. La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres. Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. »

(photo : Jim Delémont)
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