Amadora

C’est un livre à deux voix. Celle d’Amadora, une jeune Tzigane de Roumanie qui raconte avec ses mots d’enfant son quotidien en Seine Saint-Denis où elle est arrivée à l’âge de 4 ans. Celle de l’auteure, journaliste au Canard Enchainé qui décrit avec tendresse et émotion, la vie de cette famille Rom en France. C’est drôle, triste, malicieux, effroyable. Comme un double journal de bord qui explose les a priori et les poncifs stigmatisant cette communauté, on découvre un monde où la survie et l’amour sont les moteurs de ce couple et leurs deux enfants pour qui les lendemains ne sont jamais acquis. Amadora, vous l’aimerez sûrement, celle qui adore l’école, ses parents et son petit frère, qui est la seule de la famille Linguar à savoir lire, écrire et parler français, qui discute avec les policiers et l’assistante sociale, accompagne les adultes à l’hôpital et négocie le prix des matelas que son père ramasse dans la rue. Amadora est coquette, mutine, comme les enfants de son âge. Enfin presque.

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L’édito du mercredi, c’est le Mercredito ! par Daniel Mermet (VIDEO et PODCAST) Le Mercredito #09 : Pouvoir d’achat : les riches jettent des goodies aux pauvres, mais comment euthanasier les rentiers ? AbonnésVoir

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Le PDG de Total, Patrick Pouyanné, s’est juste augmenté de 52% cette année, ça lui fait un petit 6 millions annuel, soit 500 000 euros chaque mois. Mais il pense à ses actionnaires qui ont reçu 8 milliards cette année, comme ça, sans rien faire, en dormant. Pensez-y en faisant le plein à la pompe en partant au boulot.

Un conte de Daniel Mermet Histoire du petit singe lécheur AbonnésLire

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C’était un petit singe qui chaque matin et chaque soir léchait les pieds de l’Empereur. Il le faisait si bien, avec tant de zèle, en poussant même des petits soupirs de plaisirs, que certains esprits s’en étonnaient.

Un jeune bonze un jour lui demanda :

« Est-ce que tu subis des pressions ? »

Le petit singe lécheur éclata de rire :

« Des pressions ? pas le moins du monde, je suis libre, je lèche comme je veux, jamais l’Empereur ne me demande quoi que ce soit, libre je suis ! »

Le capitalisme nous détruit, détruisons le capitalisme ! Ben oui, mais comment ? Frédéric Lordon/Christophe Clerc : la controverse [INTÉGRALE] AbonnésÉcouter

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Quand le grantintélo de gauche publie un livre pour intellos de gauche, il y a quelques critiques, quelques entretiens, quelques rages et quelques pâmoisons. Mais rarement de débat critique et articulé, très rarement de controverse attentive et construite. C’est ce que nous a proposé Christophe Clerc, avec le livre de Frédéric Lordon, Figures du communisme. Un livre que nous avions trouvé important et stimulant, et dont Lordon était venu nous parler.

Christophe Clerc, lui-même chercheur (et avocat), est depuis longtemps un lecteur attentif et critique de Lordon. Il a voulu aller plus loin avec les propositions de ce livre, en proposant un débat point par point, en longueur, ce que Lordon a accepté.

Pour préparer cette controverse, Christophe Clerc a enregistré cinq objections, cinq brèves « chroniques lordoniennes » qu’il a soumises par avance à Lordon afin de rendre ensuite le débat plus éclairant :

- chaque jour de cette semaine, nous diffusons donc les cinq brèves CHRONIQUES LORDONIENNES de Christophe Clerc (podcast et texte) que vous pourrez commenter sur le forum de Là-bas

- et la semaine prochaine, le 12 septembre, nous diffusons « LORDON/CLERC, LA CONTROVERSE », en cinq épisodes vidéo et podcast (avec la participation exceptionnelle de Gérard Mordillat !).

Les Illustres illustrateurs n°09 Magritte érotique AbonnésLire

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Dieu nous a faits en sorte qu’il nous soit impossible de rire et de parler en même temps. Le rire s’oppose au discours, c’est là toute sa grâce et c’est toute notre chance. Avec l’étrange bruit du rire, quelque chose se dit qui ne se dit pas quand on dit.

C’est ce que déclenche par exemple la peinture de René Magritte. Non pas l’éclat de rire, mais pire, le rire par implosion. Ici, si on se fend la gueule, c’est une fente profonde qui ébranle le piédestal et tout l’édifice, une brèche que la normalité a bien du mal à colmater. Il en a fallu des commentaires, des articles, des expositions et tout ce qu’on appelle la culture pour affadir, pour aplatir, pour désamorcer les explosifs inlassablement fabriqués par ce faux employé modèle qui travaillait du chapeau. Déguisé en petit bourgeois respectable, passant inaperçu pour mieux atteindre le cœur des rouages avec ses grains de sable, Magritte n’était pas seul. C’était tout un courant d’énergumènes improbables, des inventeurs de monde, attachés à subvertir définitivement l’ordre des choses et qui sont aujourd’hui en solde sous l’étiquette touristique « surréalisme belge ». Le rescapé Magritte correspondait avec Michel Foucault et entendait représenter « le mystère du monde » et des « pensées qui deviennent visibles ». On en a fait des livres d’étrennes, des posters pour salle d’attente et surtout beaucoup de gras pour les spéculateurs.