L’illusion du consensus

Pour la philosophe belge et professeur de théorie politique à l’université de Westminster à Londres, il est temps - et nécessaire - de combattre le consensus, plus précisément l’illusion qu’il puisse être une solution. Parce que pour Chantal Mouffe, la politique contient par essence des antagonismes. Les nier, « concevoir le but d’une politique démocratique en termes de consensus et de réconciliation n’est pas seulement erroné conceptuellement mais dangereux politiquement » écrit-elle dans sa préface. Quand, en effet, les luttes politiques perdent de leur signification, ce n’est pas la paix sociale qui s’impose, mais surgissent des antagonismes capables de saper les fondements mêmes de nos sociétés démocratiques. Pour les sauver et permettre de relever les défis auxquels la politique démocratique est aujourd’hui confrontée, il faut, bien au contraire, accepter l’impossibilité d’éradiquer la dimension conflictuelle de la vie sociale.

Chantal Mouffe, L’illusion du consensus, Albin Michel, Paris, 2016.

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Une série d’histoires dans les luttes pour l’émancipation, racontées par Olivier Besancenot La révolution des œillets : quand un coup d’État militaire met fin à une dictature AbonnésVoir

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Le 25 avril 1974, peu après minuit, la radio portugaise diffuse la chanson de Zeca Afonso, Grândola, Vila Morena. Pour ses auditeurs avertis, c’est le signe du déclenchement du coup d’État qu’on retiendra comme la « révolution des œillets », qui mit fin à 41 années de dictature. De 1932 à 1968, l’État nouveau (« Estado Novo »), ce fascisme à la portuguaise, fut dirigé par António de Oliveira Salazar, un dictateur autoritaire, conservateur, catholique, nationaliste, anti-communiste et colonialiste.

Tchernobyl, c’est notre paradis ! Avec les derniers habitants de la zone interdite Les joyeux fantômes de Tchernobyl Accès libreÉcouter

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