Une histoire populaire de la France

En 1980, parait la première édition de la magistrale « Histoire populaire des Etats-Unis » d’Howard Zinn, le grand historien américain. Chez Agone, nait alors l’idée de demander à un autre grand historien, français cette fois, de réaliser une enquête similaire sur l’hexagone. Gérard Noiriel, historien du monde ouvrier de l’immigration et de la question nationale, s’est attelé à la tâche. Dans le sillage de Zinn, il s’est efforcé d’articuler les formes de dominations subies par les exclus de l’historien, tout en préservant le primat de la lutte des classes. Noiriel a mis une décennie à terminer cet ouvrage, synthèse d’une vie de recherches et d’engagements.
Cette somme éclaire la place et le rôle du peuple dans toutes les grandes luttes et les évènements qui ont scandé l’histoire de France, de la guerre de Cent ans à nos jours, faisant écho à nos problématiques actuelles. « J’ai privilégié les questions qui sont au centre de notre actualité » explique Gérard Noiriel « les migrations, la protection sociale, la crise des partis politiques, le déclin du mouvement ouvrier, la montée des revendications identitaires ». Il le fait avec un peu d’humour qui ajoute à l’intérêt de la lecture. Chapitre III, Dans l’ombre de Jupiter. Chapitre VII, Chapeau bas devant la casquette.

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Une nouvelle traduction de « 1984 », de George Orwell, aux éditions Agone. Entretien avec Thierry Discepolo (RE) LIRE ORWELL AbonnésVoir

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George Orwell et les travers de porc ont ceci en commun qu’on peut les accommoder à toutes les sauces. Le Figaro, Marianne, L’Expansion, Causeur, Valeurs actuelles, chacun sa petite recette. Entre un numéro sur « le spectre Islamiste » et un autre nous apprenant « comment la CGT ruine la France », le magazine Le Point nous aguiche avec, en couverture : « Orwell, le penseur qui va vous libérer ». Jusque dans l’indispensable Journal de Béziers, le maire de la ville, le souriant Robert Ménard, qui se réclame de l’auteur de 1984. Sans parler d’un très souverainiste « comité Orwell », requalifié « orwellien » suite à la protestation des ayants droits.

Si chacun tire la couverture à soi et dénonce les impostures des autres, toutes ces nuances de droite partagent une même certitude : Orwell se disait de gauche, en fait il était de droite mais il était obligé de le cacher. Orwell à toutes les sauces, mais surtout contre la gauche.

Pourtant, dès juin 1949, lorsque paraît Mille neuf cent quatre-vingt-quatre, Orwell s’était donné avant de mourir la peine de préciser : « mon roman n’a pas été conçu comme une attaque contre le socialisme ou contre le parti travailliste britannique (dont je suis un sympathisant) mais comme une dénonciation des perversions auxquelles une économie centralisée peut être sujette (…) ». « Cette tendance s’enracine dans les fondations politiques sociales et économiques de la situation mondiale contemporaine » et réside dans « l’acceptation d’une manière de voir totalitaire par les intellectuels de toutes les couleurs (…). L’action du livre se déroule en Grande-Bretagne pour souligner que les peuples de langue anglaise ne sont pas par nature meilleurs que les autres, et que le totalitarisme, S’IL N’EST PAS COMBATTU, pourrait triompher partout. »

L’édito du mercredi, c’est le Mercredito ! par Daniel Mermet (VIDEO et PODCAST) Le Mercredito #09 : Pouvoir d’achat : les riches jettent des goodies aux pauvres, mais comment euthanasier les rentiers ? AbonnésVoir

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Le PDG de Total, Patrick Pouyanné, s’est juste augmenté de 52% cette année, ça lui fait un petit 6 millions annuel, soit 500 000 euros chaque mois. Mais il pense à ses actionnaires qui ont reçu 8 milliards cette année, comme ça, sans rien faire, en dormant. Pensez-y en faisant le plein à la pompe en partant au boulot.

Un conte de Daniel Mermet Histoire du petit singe lécheur AbonnésLire

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C’était un petit singe qui chaque matin et chaque soir léchait les pieds de l’Empereur. Il le faisait si bien, avec tant de zèle, en poussant même des petits soupirs de plaisirs, que certains esprits s’en étonnaient.

Un jeune bonze un jour lui demanda :

« Est-ce que tu subis des pressions ? »

Le petit singe lécheur éclata de rire :

« Des pressions ? pas le moins du monde, je suis libre, je lèche comme je veux, jamais l’Empereur ne me demande quoi que ce soit, libre je suis ! »

Le capitalisme nous détruit, détruisons le capitalisme ! Ben oui, mais comment ? Frédéric Lordon/Christophe Clerc : la controverse [INTÉGRALE] AbonnésÉcouter

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Quand le grantintélo de gauche publie un livre pour intellos de gauche, il y a quelques critiques, quelques entretiens, quelques rages et quelques pâmoisons. Mais rarement de débat critique et articulé, très rarement de controverse attentive et construite. C’est ce que nous a proposé Christophe Clerc, avec le livre de Frédéric Lordon, Figures du communisme. Un livre que nous avions trouvé important et stimulant, et dont Lordon était venu nous parler.

Christophe Clerc, lui-même chercheur (et avocat), est depuis longtemps un lecteur attentif et critique de Lordon. Il a voulu aller plus loin avec les propositions de ce livre, en proposant un débat point par point, en longueur, ce que Lordon a accepté.

Pour préparer cette controverse, Christophe Clerc a enregistré cinq objections, cinq brèves « chroniques lordoniennes » qu’il a soumises par avance à Lordon afin de rendre ensuite le débat plus éclairant :

- chaque jour de cette semaine, nous diffusons donc les cinq brèves CHRONIQUES LORDONIENNES de Christophe Clerc (podcast et texte) que vous pourrez commenter sur le forum de Là-bas

- et la semaine prochaine, le 12 septembre, nous diffusons « LORDON/CLERC, LA CONTROVERSE », en cinq épisodes vidéo et podcast (avec la participation exceptionnelle de Gérard Mordillat !).