Trimards, « Pègre » et mauvais garçons de Mai 68

Une autre histoire est toujours possible. S’il fallait un livre pour illustrer cette maxime, celui de Claire Auzias est de ceux-là. Grâce à une abondante documentation faite d’archives et de témoignages, cette historienne, elle-même libertaire assumée, présente les « Trimards » à Lyon, les Loulous à Grenoble, les Zonards à Nantes, les Katangais à Paris, ceux du Mouvement révolutionnaire octobre à Bordeaux. Qui sont-ils ces « mauvais garçons » issus du Lumpenprolétariat, se revendiquant de l’anarchie, de l’extrême-gauche ? Qu’ont-ils fait exactement, eux qui ont défrayé la chronique, que les étudiants ont chassés, que la police a arrêtés ? « Ils présentent une autre face, moins abstraite et moins théorique, de ce que fut Mai 68 en France » assure Claire Auzias qui dresse le portrait de ces ex-mercenaires, chômeurs ou déclassés qui avaient leur drapeau, leurs pratiques, loin de la bureaucratie des organisations politiques traditionnelles. Une autre face de mai 68, moins simpliste, moins bourgeoise.

Claire Auzias, Trimards, « Pègre » et mauvais garçons de Mai 68, Atelier Création Libertaire, 2017, Atelier Création Libertaire, Paris, 2017.

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La conférence d’Alain BADIOU lors des attentats de novembre 2015 [VIDÉO et TEXTE À L’APPUI] Alain BADIOU sur les attentats du 13-Novembre : « PENSER LES MEURTRES DE MASSE » Accès libreVoir

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Quelques jours après les attentats du 13 novembre 2015, le philosophe Alain BADIOU donnait une conférence devant une salle comble pour, disait-il, « aider à ce que les meurtres de masse du vendredi 13 novembre, à Paris et à Saint-Denis, soient pensés au-delà des indispensables affects : horreur, barbarie, stupéfaction ». Il est rare que des intellectuels se risquent à analyser à chaud de tels évènements au moment même pourtant où le choc de l’émotion offre une opportunité à l’autoritarisme. Devant les victimes, devant tout un pays en état de choc, le pouvoir politique de l’époque répondait par « la guerre » et l’état d’urgence.

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