Lire délivre

Les bouquins de LÀ-BAS

La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...

Vos avis et conseils sont bienvenus !

La sélection

Biographie

  • Les Ritals

    Cavanna (Livre de poche, 1980)

    C’est l’histoire d’un gosse né en 1923 à Nogent-sur-Marne d’un père italien et d’une mère nivernaise qui a grandi dans la chaleur envahissante de la communauté italienne. Cet enfant, c’est Cavanna, le fondateur entre autres d’Hara-Kiri, qui en 1978 raconte sa vie de six à seize ans, au milieu de ces natifs au-delà des Alpes venus chercher du travail. Les Ritals est un formidable récit d’enfance, drôle, émouvant, rempli de drames et de tendresse. C’est aussi une belle façon de découvrir ce fragile géant et éternel adolescent, mort en janvier 2014 à l’âge de 90 ans.

International

  • Ayacucho

    Alfredo Pita (Métailié, 2018)

    Ayacucho est une ville des Andes péruviennes dont le nom, en quechua, signifie « ville de sang ». Un mauvais présage. Alfredo Pita est venu y travailler comme journaliste, après le massacre dans un village voisin de huit reporters. C’était le 26 janvier 1983, à Uchuraccay. Ils étaient venus de Lima pour enquêter sur le massacre de 135 des 470 habitants de ce petit village, perpétré quelques semaines plutôt par l’armée péruvienne en représailles aux actions sanglantes du Sentier Lumineux. Alfredo Pita doit fuir la région, s’installe à Paris et raconte cette histoire sous forme de roman qui plonge dans l’horreur d’une sale guerre silencieuse et dans les drames du Pérou des années 1980. Il rend un hommage à ces victimes abattues dans l’air pur d’Ayacucho où plane pour toujours une odeur de mort.

Humour et fiction

  • L’enfant, le bachelier, l’insurgé

    Jules Vallès (Omnibus, 2006)

    Pour avoir soutenu la Commune - « cette révolte qui fut la grande révolution des douleurs » -, Jules Vallès sera condamné à mort par contumace par les Versaillais, en juillet 1872. L’exil à Londres auquel il est contraint transformera le journaliste du Cri du peuple en un véritable écrivain reconnu et prolixe. Dans cette trilogie romanesque quasi autobiographique, Jules Vallès se fait le porte-parole des humbles face aux conventions de son siècle : l’enfant écrasé par une éducation obtuse, l’étudiant miséreux à la vie de bohème, puis l’insurgé des barricades de la Commune de Paris. Telle est la vie de Jacques Vingtras, dont le destin est placé sous le même signe que celui de Jules Vallès : celui de la révolte.
  • Romans noirs

    Jean-Patrick Manchette (Quarto Gallimard, 2005)

    Envie de vous faire un Manchette ? Deux ? Trois ? Pour le prix de cet ouvrage qui réunit tous ses romans noirs, vous en aurez douze ! Laissez bronzer les cadavres, l’affaire N’Gustro, La position du tireur couché, Fatale, Ô dingos, Ô châteaux !, La princesse du sang, etc. Avec , en bonus, des fragments inédits de Iris, des notes et plan de travail également inédits pour Le coin ses affaires, Le dico de Manchette. 1344 pages, 119 documents pour ceux qui aime le suspens, la critique sociale et politique, l’humour qui fait mal, la dérision et des explosions en tous genres.
  • Priscillien de Compostelle

    Ramón Chao (Terre des brumes, 2004)

    Ce n’est ni un guide de voyage, ni une enquête policière mais le témoignage d’une rencontre inattendue de Ramón Chao, journaliste au Monde Diplo avec Priscillien, évêque espagnol du IVe siècle, le premier chrétien condamné à mort pour hérésie et exécuté par l’église catholique romaine. En enfourchant son scooter pour aller de Paris à Saint Jacques de Compostelle, notre ami (décédé en mai dernier), n’aurait pas imaginé croiser une telle destinée. L’occasion pour lui d’entamer une traversée initiatique et onirique se déroulant sur deux plans, la vie du martyr d’une part et sa vie personnelle d’autre part où il évoque sa relation à son père et à ses deux enfants, Antoine et Manu Chao.
  • Fahrenheit 451

    Ray Bradbury (Gallimard, 2000)

    Un des romans les plus célèbre du maître de la dystrophie (soit une société future où les hommes n’ont pas droit au bonheur ). Ray Bradbury imagine un monde où la lecture est interdite. Un pompier de la brigade 451 est chargé de brûler tous les ouvrage qu’il trouve. Sauf qu’un jour, il en sauve un des flammes et le lit avec passion, découvrant le pouvoir de la littérature et de l’imaginaire et faisant de lui un criminel dangereux. Il va au risque de sa vie lutter contre le système totalitaire pour répandre la culture, le sens critique et la capacité de réflexion. Dans ce livre Ray Bradbury critique l’utilisation des nouvelles technologies et de la télévision en particulier, qui créent une société ignorante et des consommateurs décérébrés. C’était en 1953. Prophétique.
  • Génération X

    Douglas Coupland (10/18, 1994)

    Ce livre-culte, best seller aux USA, brosse le portrait d’une classe d’âge à travers trois personnages : Dag, Claire et Andy, trois trentenaires nés après 1960, soit après la la révolution post-soixante huitarde, qui refusent de suivre leur destinée toute tracée de yuppies, de pubeurs ou banquiers. Vivant de petits boulots, aimant rêver et perdre leur temps, ils cherchent à donner un sens à leur vie plutôt que de s’en mettre plein les poches. Le doute, la tendresse, la révolte enveloppent ces personnages bien décidés à ne pas se plier à la doxa politico-sociale imposée à cette génération X et à sacrifier leur confort matériel pour leur liberté. C’était en 1994. En 2018, cette problématique est plus que jamais d’actualité.

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Une sélection :

Tout un été Là-bas La vérité, un concept étranger à Raphaël Enthoven AbonnésVoir

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Dimanche 12 mai, le très médiatique Raphaël Enthoven était invité de Benjamin Duhamel dans son émission « C’est pas tous les jours dimanche » sur BFMTV. L’occasion pour le talentueux orateur d’asséner une de ces belles sentences dont lui seul a le secret : « nous périssons de la criminalisation de l’opinion d’en face ». Criminaliser l’opinion d’en face, c’est pourtant exactement ce que le philosophe a fait pendant toute l’émission, en repeignant systématiquement en odieux antisémite toute personne qui critiquerait les bombardements israéliens sur Gaza. Et ce grâce à une série d’approximations, de contre-vérités et de mensonges dont le nombre et l’ampleur – en seulement vingt-sept minutes d’entretien – forcent le respect. Extraits.

L’État d’Israël contre les juifs. Dialogue avec Sylvain Cypel (2e partie) (VIDÉO | 50:02) AbonnésVoir

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La Bible dit que ce qui ne s’obtient « ni par la puissance, ni par la force » s’obtient par l’« esprit ». Or aujourd’hui en Israël, un dicton populaire a transformé ce message, c’est devenu : « ce qui ne s’obtient pas par la force s’obtient avec plus de force ». Comment en est-on arrivé là ? Comment une extrême droite raciste et suprémaciste est-elle arrivée au pouvoir ? Un gouvernement soutenu par toutes les extrêmes droites du monde, y compris les plus antisémites ?

Tout un été Là-bas Alain Gresh : « Palestine, un peuple qui ne veut pas mourir » AbonnésÉcouter

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Ben oui, mais c’est la guerre, que voulez-vous… Rarement un conflit aura été accompagné par tant de mauvaise foi, par tant de mensonges, de désinformation, d’affabulation. Rarement le manichéisme n’aura autant dominé et fait oublier la profondeur historique d’une crise que nous redécouvrons à chaque conflit. Rarement la politique française n’aura été aussi lâche, se contentant d’un suivisme affligeant à l’égard du gouvernement israélien et de son parrain américain.

Tout un été Là-bas : réécoutez ce grand entretien, trois jours après le 7 octobre 2023, avec l’ex-ambassadrice de Palestine LEÏLA SHAHID : APRÈS LA TERREUR, LA TERREUR Accès libreÉcouter

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« Il ne peut y avoir aucune explication », disait le premier ministre socialiste Manuel Valls, « car expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser. » Malgré cette forte pensée, nous vous proposons cet entretien à chaud avec Leïla Shahid, ex-ambassadrice de la Palestine, témoin et actrice engagée en première ligne et toujours militante de la cause palestinienne. Sommée de dénoncer le terrorisme islamiste, elle répond : « toute action contre des civils, qu’elle soit une action palestinienne, israélienne ou française, est un crime contre l’humanité ».