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Les bouquins de LÀ-BAS
La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...
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La sélection
Biographie
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Le 7 janvier 2015, deux hommes en noir, armés et cagoulés, font irruption dans les locaux de Charlie-Hebdo à l’heure de la conférence de rédaction et abattent huit personnes dont Cabu, Wolinski, Maris, Charb, Tignous, Honoré. Philippe Lançon, journaliste, est blessé par trois balles de Kalashnikov dont une qui lui explose la mâchoire. Ce livre est le récit de l’attentat, de la vie d’après et de sa reconstruction, des mois d’hôpital et de sa routine, des opérations, de ces lambeaux de peau qu’on lui colle. Ce livre est bien autre chose. Il est le récit minutieux de ce quotidien qui n’en est plus un, de ces deux mondes, celui des morts et celui des vivants, où il n’y a plus de place pour le chagrin, à peine pour la douleur et le désespoir. Il raconte et transmet quelque chose… Lire la suite
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Balzac, Paris
Ici, « tout fume, tout brûle, tout brille, tout bouillonne, tout flambe, s’évapore, s’éteint, se rallume, étincelle, pétille et se consomme » écrivait Balzac dans Le Mendiant. Ici, c’est Paris, sa ville avec laquelle l’auteur de La Comédie humaine entretient une passion amoureuse. Éric Hazan, avec le talent d’arpenteur qu’on lui connait, lui redonne vie. On le suit dans les rues et les quartiers de Paris au gré de ses rêveries et de ses personnages. On l’accompagne dans ses nombreux déménagements afin d’échapper à ses créanciers. Éric Hazan raconte ses démêlés avec ses éditeurs, ses malheurs au théâtre, sa passion des journaux, de la politique et le bonheur de ses multiples amis. Ce livre est, à travers le temps et l’espace, les lieux et les personnages, l’exploration de l’univers balzacien dont Paris est la clef de voute. -
Encore vivant
C’est l’histoire d’un mec, drôle, tendre, doué, inventif, bipolaire. C’est l’histoire de Pierre Souchon, 35 ans, journaliste au Monde Diplo et à l’Humanité, qui raconte dans un premier livre autobiographique sa maladie, les séjours en hôpital psychiatrique, le passage vertigineux de ce qu’il nomme la « barrière de fous ». Cent fois, il aurait dû mourir, cent fois, il a inventé les raisons de vivre. Dans ces pages, il ne s’épargne rien. Peut-être parce qu’au-delà des crises maniaco-dépressives, ce récit trempé dans ses tripes, raconte l’humanité de chacun. Les internés, comme lui, ses frères dans l’ordre de la nuit, paranos, schizophrènes, suicidaires, les paysans de sa terre cévenole, la grande bourgeoisie dont est issue sa femme. Ces pages sont sans précautions, dures et belles. -
Misère de l’espace moderne. La production de Le Corbusier et ses conséquences
Le Corbusier : un imposteur doublé d’un fasciste bon teint. Bon, ça on le sait. Le plus grave que démontre Olivier Barancy, architecte et auteur de cette enquête fondée sur l’analyse de la production bâtie ou théorique de Le Corbusier, c’est une oeuvre catastrophique, des projets au caractère totalitaire et une misère spatiale engendrée de son vivant jusqu’à aujourd’hui. Modèle des architectes de l’après-guerre qui ont couvert la France de béton, son monde cauchemardesque qu’il voulait édifier, fait les affaires des bureaucrates russes et chinois. -
Hadjira, la ferme Ameziane et au-delà…
« Écrire ce qui a fait ma vie ». Il lui en a fallu du temps à Hadjira pour qu’elle se souvienne de sa jeunesse à Constantine, ose écrire son combat pour l’indépendance de l’Algérie, cette ferme Ameziane transformée en Centre de renseignement et d’action par les militaires français. C’est là que la veille de ses vingt et un an, elle a été amené avec d’autres suspects. Et torturée. Une souffrance qu’elle a vécu et gardé secrète pendant plus de cinquante ans. Elle en témoigne désormais. Pour ses proches, pour l’Histoire.
Médias
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« Au nom de la démocratie, votez bien ! ». Retour sur le traitement médiatique des élections présidentielles de 2002 et 2017
Économiste, prof à l’université de Montpellier, co-animateur du site Acrimed, Mathias Reymond dégaine un arsenal critique pour désosser le traitement médiatique des élections présidentielles de 2002 et 2017. À le lire, ce sont les médias qui se réclamant du débat démocratique qu’elles piétinent cependant allègrement, ont orchestré la dramaturgie politique du second tour. Ce sont encore ces médias, qui en collaboration avec les communicants politiques, influent sur ce à quoi il faut penser, disposent du pouvoir de consécration ou de stigmatisation des candidats, pèsent sur des choix électoraux et écrasent des opinions dissidentes. Ce journalisme de prescriptions fait les élections. Pas à tous les coups, nuance Mathias Reymond qui ajoute : « les médias cherchent toujours à imposer un choix qui semble inéluctable. Le choix des maîtres. » -
Berlin, 1933. La presse internationale face à Hitler
Que faisaient les quelques 200 journalistes occidentaux en poste à Berlin quand Hitler arrive au pouvoir en janvier 1933 ? Pourquoi ces correspondants américains, britanniques, français, représentants de journaux attachés à la liberté de la presse et à la démocratie, n’ont-ils pas prévenu le monde sur la barbarie dont la mise en place était perceptible dès le début ? Comment a pu se produire cet aveuglement collectif de la presse internationale face à Hitler qui ouvrira la voie à partir de 1941, au déni planétaire de la Shoah ? En retraçant la vie quotidienne des journalistes occidentaux dont les interlocuteurs s’appelaient Goering ou Goebbels, Daniel Schneidermann, fondateur et animateur d’Arrêt sur Images, pose des questions essentielles sur l’exercice de la profession. Il… Lire la suite -
La pensée en otage
Après Le monde libre, Aude Lancelin poursuit sa réflexion sur notre système d’information et l’apparente démocratie des médias dominants massivement rachetés par le CAC 40. Ils imposent, écrit-elle, « une idéologue de « neutralité » mortifère, propulsant sur le devant de la scène ses valets intellectuels, dévastant l’esprit public ». Dans cet essai, elle démonte sept idées fausses, autant de mensonges, de pseudo évidences et de mythes consolateurs, qui « empêchent les gens de prendre conscience de la gravité de la situation ». Une centaine de pages nécessaires pour s’« armer intellectuellement contre les médias dominants ». -
Journaliste, syndicaliste, communiste. Trente-sept ans d’un combat dans l’audiovisuel
C’est une histoire de l’audiovisuel français comme on ne vous l’avait jamais racontée, celle vue à travers le témoignage d’un journaliste qui a participé à toutes les discussions sociales importantes qui contribuèrent à assurer sa pérennité. Le récit de Jean-François Téaldi fourmille d’anecdotes inédites où l’on comprend qu’« il n’a pas été facile d’être communiste dans une télévisions publique longtemps contrôlée par le pouvoir politique » comme l’écrit l’ancien président de France télévisions, Hervé Bourges dans la préface à cet ouvrage de près de 400 pages. On croise également Jacques Médecin, Christian Estrosi, Bernard Tapie, Jean-Marie Le Pen, Jean-Luc Mélenchon ou encore Nicolas Sarkosy. On apprend aussi comment se sont menés en interne les nombreux combats pour la défense des droits au travail. -
Pour aboutir à un livre
« La fabrique d’une maison d’édition ». Le sous-titre de ce petit livre est on ne peut plus clair. On vous raconte les différentes étapes de l’édition, on vous décrit des acteurs – auteur, maquettiste, correcteur, imprimeur, diffuseur-, on vous présente le metteur en scène, celui qui porte le nom d’éditeur. Ce livre raconte aussi une aventure forcément folle « faite d’hésitations et de cahots, de bonheurs et de rencontres précieuses ». Éric Hazan en est le récitant. Il sait de quoi il parle puisqu’il dirige depuis presque vingt ans La fabrique, sa maison d’édition toujours soutenue par le désir collectif de subvertir à l’ordre établi.
Politique
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Notre révolution
Tout savoir sur Bernie Sanders, le candidat aux primaires du parti démocrate et actuel leader de l’opposition à Donald Trump. Dans ce livre, il raconte sa campagne, rend hommage aux citoyens qui veulent lutter contre l’avidité et l’irresponsabilité du système capitaliste qui génère toujours plus d’inégalités. Dans ces pages, il développe une vision, une méthode concrète pour créer des nouveaux emplois, augmenter les salaires, bref, transformer les États-Unis et le monde. Pour Sanders, le premier homme politique américain à se revendiquer démocrate socialiste, ce n’est qu’un début, la révolution est en marche. A futur to believe in ! -
Le nouveau pouvoir
Comment comprendre l’évènement Macron ? Tel est l’objectif du nouvel essai de Régis Debray qui assure que « l’apparent changement politique marque en fait une profonde mutation culturelle ». De quoi s’agit-il ? Pour lui, la France, notre bon vieux pays catho à la laïcité toute républicaine est saisi par un mouvement de fond, celui de « l’avènement planétaire de la civilisation issue du néo-protestantisme ». Serions-nous devenus tous protestants ? La thèse est originale, pas forcément insensée, évidemment controversée. -
En quel temps vivons-nous ?
Que se passe-t-il dans une « démocratie » où l’on peut obtenir les pleins pouvoirs avec le soutien d’à peine plus de 10% du corps électoral ? Une abstention écrasante que celle observée aux dernières législatives doit-elle inquiéter, ou est-elle au contraire la prémisse d’un inévitable changement de régime ? Avec le philosophe de la politique Jacques Rancière, difficile de se raconter des histoires. Le regard est sans illusion, la lucidité dérange parfois. En quel temps vivons-nous ?, Conversation avec l’éditeur Éric Hazan, n’hésite pas à s’en prendre aux idées reçues confortables d’une certaine gauche. Contrairement à toute une mouvance anar, Jacques Rancière ne voit pas dans le désinvestissement des électeurs les signes annonciateurs d’un effondrement… Lire la suite -
L’illusion du bloc bourgeois
Un petit livre essentiel pour quiconque veut s’y retrouver aujourd’hui au milieu de cette recomposition du paysage politique français qui déboussole énormément d’électeurs et surexcite beaucoup de commentateurs. On y comprend notamment à quel point Emmanuel Macron réalise tout ce dont les cadres dirigeants du PS rêvaient depuis une quarantaine d’années : une espèce de cinquante nuances de libéralisme déguisée en appel au « camp de tous les sages », selon l’expression consacrée. -
Civilisation. Comment nous sommes devenus américains
C’est un panorama, que dis-je une fresque, une épopée que brosse Régis Debray avec son ton particulier teinté de tristesse aigre douce et sa plume agile et frondeuse. Le constat est que nous sommes devenus américains. Par imprégnation, de la Cia au rap, des séries House of cards à Baron noir, nous sommes en plein chambardements. Notre pré carré hexagonal se rétrécie, la bannière étoilée recouvre notre coq gaulois. Comme la Grèce antique face à l’Empire romain, nous sommes en pleine transformation. Est-ce grave ? est-ce triste ? Pas sûr. En tous les cas cela valait la peine de poser la question. Au fait, c’est quoi une civilisation ? Comment ça nait et comment ça meurt ?
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Histoire
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La guerre civile en France, 1958-1962. Du coup d’État gaulliste à la fin de l’OAS
Mai 1958, qui s’en souvient ? Qui veut s’en souvenir ? Qui célèbre ce mai, alors que celui survenu en 68 est toujours commenté ? Les réponses sont dans ce livre écrit par un historien américain : « si mai 68 est un moment joyeux et solaire, les quatre années de guerre civile qui s’écoulent entre la prise du Gouvernement général d’Alger le 1er mai 1958 à la fin de l’OAS au printemps 1962, n’ont rien que l’on aime se rappeler ». Et pour cause : ce fut « le temps de la haine et de la violence extrêmes, de l’usage généralisé de la torture, des exactions policières contre les Algériens révoltés et ceux qui les soutiennent, le mensonge officiel qui présente le retrait d’Algérie et le complot initial comme le triomphe de la démocratie ».… Lire la suite -
Une histoire populaire de la France
En 1980, parait la première édition de la magistrale « Histoire populaire des Etats-Unis » d’Howard Zinn, le grand historien américain. Chez Agone, nait alors l’idée de demander à un autre grand historien, français cette fois, de réaliser une enquête similaire sur l’hexagone. Gérard Noiriel, historien du monde ouvrier de l’immigration et de la question nationale, s’est attelé à la tâche. Dans le sillage de Zinn, il s’est efforcé d’articuler les formes de dominations subies par les exclus de l’historien, tout en préservant le primat de la lutte des classes. Noiriel a mis une décennie à terminer cet ouvrage, synthèse d’une vie de recherches et d’engagements. Cette somme éclaire la place et le rôle du peuple dans toutes les grandes… Lire la suite -
Dans la classe de l’homme blanc
Comment transmet-on aux nouvelles générations l’histoire de la colonisation ? s’interroge, l’auteure, docteur en sciences de l’éducation et professeur agrégée en lycée qui s’est attelé à étudier L’enseignement du fait colonial en France des années 1980 à nos jours. A partir d’archives de l’éducation nationale, des textes et des manuels scolaires, elle retrace les débats sur la question coloniale, analyse l’élaboration des programmes et la fabrique scolaire de l’histoire. Que faire des enfants de l’immigration coloniale et postcoloniale ? L’école doit-elle adapter ses programmes à leur présence ? Que faire des héritages d’une histoire douloureuse pour les uns, glorieuse pour les autres, méconnue pour beaucoup ? En tentant de répondre à ces… Lire la suite -
Jeanne et Lucien dans le tourbillon de Mai 68
Que s’est-il passé précisément à l’usine Peugeot de Sochaux le 11 juin 68 ? Quels souvenirs les ouvriers en ont-ils gardés ? « Pour nous, 26 200 personnes à l’époque, c’est resté une tragédie, avec une haine chevillée en nous pour ces répressions policières, une cicatrice dans l’histoire de l’usine. Il fallait que la chienlit s’en aille, un prolo c’est fait pour bosser, pas pour faire grève ! Alors ils ont nettoyé : 2 morts, 152 blessés » écrit Christian Courouge, ouvrier et militant syndicaliste à Sochaux de 1978 à 2011, dans sa préface au récit écrit par son pote Bruno Lemerle, également ouvrier de Peugeot Sochaux. Cinquante ans plus tard, leur mémoire est intacte, leur envie de raconter aussi, renforcée par… Lire la suite -
68, une histoire collective (1962-1981)
68, ce n’était pas qu’un mois, mais une longue séquence historique dans laquelle ce mouvement s’inscrit, de la fin de la guerre d’Algérie en 1962, à l’élection de François Mitterrand en 1981, de la révolution cubaine à la révolution iranienne. Ce volumineux ouvrage (860 pages), écrit il y dix ans et qui vient d’être réédité, a l’intérêt de décentrer mai 68 du quartier latin, des barricades et de l’occupation de la Sorbonne, pour recomposer un paysage bien plus vaste, à Paris, en province et à l’étranger. À travers des personnages anonymes ou célèbres, des lieux connus ou inconnus, ces récits polyphoniques donnent à voir l’intensité des débats politiques, la diversité des luttes et des aspirations dont ces années furent le théâtre.
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Économie et Finance
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L’art de la fausse générosité, la fondation Bill et Melinda Gates
Qu’ils étaient exemplaires Bill et Melinda Gates, devenus en 2000 les icônes de la générosité mondiale ! Qu’ils étaient irréprochables Bill et Melinda Gates qui en créant leur fondation ont décidé de distribuer leur richesse, se transformant ainsi en donateurs planétaires ! Hélas, c’était oublier que ces chez gens là, rien ne se perd, tout se transforme. Et que la philanthropie est aussi un business. Cette enquête le démontre avec éclat. Lionel Astuc démonte le système de dons qui cache en fait des mécanismes d’évitement fiscal, la fausse charité et la transformation de la fondation en trust qui finance les OGM, l’armement, les labos pharmaceutiques… Dans le monde de la finance, il n’y a vraiment rien à sauver. Même pas les apparences. -
Macron, un mauvais tournant
Détruire progressivement le modèle social français pour aligner la France sur les standards du capitalisme financier libéralisé : tel est le programme d’Emmanuel Macron qui pour y parvenir utilise les institutions bonapartistes de la Ve République. Les Économistes atterrés décryptent les méthodes et les implications de cette entreprise présidentielle. Cet ouvrage analyse les réformes mises en œuvre depuis le début du quinquennat et les suivantes, montre qu’elle aggrave les problèmes : crise économique, crise productive, crise sociale, crise écologique. Des solutions pour changer de cap existent. Comme existent des réponses qui donneraient les moyens de satisfaire aux exigences de la transition sociale et écologique et permettraient d’établir… Lire la suite -
Le capitalisme expliqué à ma petite-fille (en espérant qu’elle en verra la fin)
Qui est cet ogre animé par un ordre cannibale qui broie la vie de milliards d’êtres humains, accroit comme jamais les inégalités et la misère, épuise la planète, plonge dans la déprime les populations, aggrave les replis identitaires sous l’effet de la dictature du marché ? Cet ogre c’est le capitalisme qu’il faut tuer comme l’hydre à plusieurs têtes. Par le truchement d’un dialogue avec sa petite-fille Zohra, Jean Ziegler, ancien rapporteur pour l’ONU pour le droit à l’alimentation et actuel vice-président du comité consultatif du Conseil des Droits de l’homme, en appelle à une insurrection qui renversera ce système économique dictatorial. « Quand viendra-t-elle ? », demande la petite-fille. « Personne ne le sait », répond le grand-père, « mais elle est proche ». Parce qu’elle est inéluctable. -
Foucault, Bourdieu et la question néo libérale
Chacun à leur manière, et avec des styles très différents, ces deux intellectuels français se sont intéressés à la question du néolibéralisme - Michel Foucault dans les années 70, Pierre Bourdieu dans années 90. Christian Laval, agrégé de sciences sociales et professeur de sociologie à Nanterre, examine l’originalité et la cohérence de leurs recherches, leurs limites et les points aveugles pas encore explorés. Cet ouvrage permet de faire comprendre en quoi les travaux de Foucault et Bourdieu sont incontournables pour comprendre le mode de pouvoir actuel et réfléchir à cette question centrale : quelle nouvelle politique faut-il inventer pour mener ce combat central du XXIe siècle ? -
Le système dette
Historien, docteur en sciences-politiques et porte-parole du CADTM international (Comité pour l’Abolition des Dettes Illégitimes), Éric Toussaint retrace l’histoire des dettes souveraines et de leur répudiation. Il nous emmène en Amérique Latine, en Chine, en Tunisie, en Égypte et en Grèce bien-sûr, replonge dans les racines du mal où à partir du XIXe siècle le recours à l’endettement devient un des bras armés du capitalisme pour mettre sous tutelle des économies entières. Tout au long de ces pages, Éric Toussaint martèle une évidence que le système ne veut pas entendre : la pratique de la dette n’est pas inéluctable. La preuve, des états ont réussi à annuler les leur, Mexique, Cuba, Costa Rica et la Russie des Soviets. Les dictatures ont toujours une fin.
Sociologie
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Droit des femmes, tout peut disparaître
Tout est toujours à refaire en matière de droits des femmes. On les croit irréversibles, mais en réalité, ils sont en périls, aussi fragiles que des colosses aux pieds d’argile. Ce livre passe en revue les dangers qui les guettent. Ivg, politiques publiques de la petite enfance, discrimination au travail, sexisme, exclusion, distorsion entre les principes et la mise en pratique. Dans la liste des menaces pérennes ou nouvelles, il faut ajouter, les attaques des groupes et autres lobbys qui résistent à l’égalité, les résistances à l’anti-sexisme, les limites que le contexte néolibéral impose à la défense des droits des femmes. Ne perdons pas espoir. We can do it ! -
Antisionisme = antisémitisme ? . Réponse à Emmanuel Macron
Petit manuel limpide et fort pratique pour répondre à ceux qui mélangent antisionisme et antisémitisme, comme votre voisin de table ou Emmanuel Macron qui le 16 juillet 2017 lançait lors du 75ème anniversaire de la rafle du Vel’d’hiv’, devant le président d’Israël : « nous ne céderons rien à l’antisionisme, car il est la forme réinventée de l’antisémitisme ». Jamais un chef d’état n’avait commis une telle erreur historique doublée d’une faute d’arguments pour le prouver. Sur un mode non polémique, Dominique Vidal traite de l’histoire du sionisme né le 31 août 1897 à Bâle avec Theodor Herzl, de la diversité de l’antisionime, de l’antisémitisme d’hier et aujourd’hui. -
Amadora
C’est un livre à deux voix. Celle d’Amadora, une jeune Tzigane de Roumanie qui raconte avec ses mots d’enfant son quotidien en Seine Saint-Denis où elle est arrivée à l’âge de 4 ans. Celle de l’auteure, journaliste au Canard Enchainé qui décrit avec tendresse et émotion, la vie de cette famille Rom en France. C’est drôle, triste, malicieux, effroyable. Comme un double journal de bord qui explose les a priori et les poncifs stigmatisant cette communauté, on découvre un monde où la survie et l’amour sont les moteurs de ce couple et leurs deux enfants pour qui les lendemains ne sont jamais acquis. Amadora, vous l’aimerez sûrement, celle qui adore l’école, ses parents et son petit frère, qui est la seule de la famille Linguar à savoir lire, écrire et parler français, qui discute avec les… Lire la suite -
Se défendre. Une philosophie de la violence
Qui a le droit de s’armer ? L’auteur, professeur de philosophie à Paris 8, examine cette ligne de partage qui oppose historiquement les corps « dignes d’être défendus » à ceux qui, désarmés ou rendus indéfendables ont laissés sans défense. Ainsi le Code noir interdisait aux esclaves de porter aucune arme défensive ou de gros bâtons. Au XIXe siècle en Algérie, l’état colonial interdisait également le porter une arme aux indigènes, pas aux colons bien sûr, plutôt encouragés à le faire. À travers l’histoire, du jiu-jitsu aux suffragettes, des pratiques insurrectionnelles du ghetto de Varsovie aux fusils des Black Panters jusqu’aux patrouilles queer, Elsa Dorlin dessine une généalogie philosophique de la violence. Et de l’autodéfense quelques soit le lieu, public ou privé. -
Ce que les riches pensent des pauvres
Comment les nantis, ceux dont la fortune est censée ruisseler, voient-ils les pauvres, les pouilleux, les démunis, ? Ont-ils du dégoût, du mépris de classe, de la compassion ? Considèrent-ils le peuple comme une classe dangereuse, immorale et répugnante. Quatre sociologues (Cnrs, Ehess, Sciences-Po, Centre Maurice Halbwachs) ont eu la bonne idée de poser ces questions. À partir d’entretiens, d’une enquête comparative dans les beaux quartiers de trois métropoles - Paris, Sao Paulo et Delhi - ils montrent que les riches justifient leurs stratégies d’évitement et de relégation des catégories défavorisées, de peur d’être contaminés par des modes de vie jugées moralement indésirables et moralement nuisibles. Salauds de pauvres !
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Travail et luttes sociales
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Bullshit jobs
En 2013, David Graeber, un anthropologue anglais, publie sur Strike ! (magazine radical et en ligne), un article sur « les jobs à la con », soit « une forme d’emploi rémunéré qui est si inutile, superflue ou néfaste que même le salarié ne parvient à justifier son existence ». Paru en plein été, il est aussitôt lu, repris, partagé par des milliers puis des millions de personnes, dans le monde entier. Ce livre en est le dérivé. Il cite des exemples de Bullshit jobs, oblige le lecteur à se poser des questions - « Avez-vous l’impression que le monde pourrait se passer de votre travail ? » ; « Avez-vous déjà pensé que vous seriez plus utile dans un hôpital, une salle de classe, un commerce ou une cuisine que dans un open space situé dans un quartier de bureaux ? » ;… Lire la suite -
DRH, la machine à broyer
« Recruter, casser, jeter ». Tout est dit dans le sous-titre de ce témoignage livré par un ancien des ressources humaines qui a travaillé pour de grands groupes et s’attache désormais à replacer le lien social, le respect et à la bienveillance au cœur des politique de RH. Didier Bille balance les pratiques qu’il a mises en œuvre. Objectifs inatteignables, injonctions paradoxales, harcèlement moral, évaluations truquées, propagande. Autant de techniques froides et cyniques qui démontrent la collusion entre les ressources humaines et les directions visant à dissoudre le lien social et à instaurer une culture de la peur. Bienvenu dans l’enfer où tous les coups bas sont permis. -
Un monde à gagner
Moulinex, Les Contis, Les cinq de Renault Le Mans, la relaxe de Ghislaine, l’affaire Alain Herbert… À travers une dizaine de combats emblématiques, Marie-Laure Dufresne-Castets raconte, de l’intérieur, « la lutte des classes du tribunal ». Avocate en droit du travail, elle a choisi de se mettre aux cotés des travailleurs. « Je suis descendue dans l’arène de leurs luttes et je n’ai plus jamais voulu en sortir ». Elle raconte le cynisme, la violence inouïe de la gestion de la « masse salariale » par le patronat et cette opinion qui gagne les juges que le travail ne « coûte » rien. Bienvenu dans un monde qui plait tant à Macron au point qu’il veut en faire la norme. -
Manifeste des œuvriers
Alors que Macron légifère le travail à coups d’ordonnances, il est temps de lire ce petit livre salutaire écrit par un trio aussi génial que surprenant : un psychanalyste, un artiste, un journaliste. Ensemble, ils signent un manifeste qui rend hommage aux « œuvriers ». Qui sont-ils ceux que désigne ce mot énigmatique, poétique et engageant ? Ils sont ceux qui disent non à l’accablement du « travail en miettes », refusent les « productions standardisées » et se rebellent contre un monde glacial et désenchanté. Dans leurs activités, dans leur vie et « au travail », ils font oeuvre et la mettent en pratique. Faire oeuvre, pour eux, c’est aimer le travail bien fait dans l’amitié et le goût, gagner sa vie et la partager, renouveler la pratique, des métiers manuels et intellectuels, du geste le plus simple à l’exercice le plus savant. Œuvriers, levez-vous ! -
Changer d’avenir, réinventer le travail et le modèle économique
Repenser l’idée même de la croissance, de l’ubérisation de la société, du délitement de la protection sociale, de la profondeur de la crise… Ce collectif d’économistes et de citoyens donnent les clefs pour comprendre le caractère systémique de la crise et propose d’entrer dans un nouveau monde. Les Economistes Atterrés qui s’inscrivent résolument dans la transition écologique, proposent d’autres organisations du travail pour renforcer la solidarité et combattre le précariat. Des idées, des idées et encore des idées pour nous sauver de l’orthodoxie néolibérale. Et donner de solides arguments pour batailler contre.
Environnement et Santé
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Homme augmenté, humanité diminuée
« D’Alzheimer au transhumanisme, la science au service d’une idéologie hégémonique et mercantile ». Ce sous-titre résume à lui-seul l’objet de l’enquête de Philippe Baqué que la maladie d’Alzheimer de sa mère a propulsé dans un monde inconnu, celui du business de la santé. Ce livre en forme de carnet de bord écrit à la première personne montre comment les laboratoires spéculent, les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) se lancent dans des projets mégalomaniaques, comment s’élabore une société basée sur une conception eugéniste des corps et des consciences. Rassurez-vous, ce ne sera pas donné à tout le monde ! Dehors les pauvres, l’immortalité, c’est pour les riches. -
Le Roundup, face à ses juges
A mort le glyphosate ! Enquêtant depuis 2008 sur les dangers des produits toxiques de Monsanto, Marie-Monique Robin en rajoute une couche. Dans cette enquête, elle montre qu’après le pire, il y a pire encore. Et que les dangers du Roundup sont plus grands encore que ce que l’on craignait. Il rend malade, il tue sols, plantes, animaux, humains. Il est cancérigène, omniprésent dans l’air, l’eau, les aliments. Un scandale sanitaire et environnementaux de l’histoire moderne. Que faut-il faire pour que les politiques, l’Europe, cessent cet écocide ? l’entendent ? -
Ce qui compte vraiment
Peut-on inverser le courant si puissant de la destruction du monde ? s’interroge dans son nouvel essai, Fabrice Nicolino. Prenant cinq exemples fondamentaux, le journaliste blessé dans l’attaque de Charlie Hebdo, assure que l’espoir est la seule solution. Des idées neuves, le journaliste en a plein ses filets, à propos des campagnes françaises, de la « restauration des écosystèmes dans le monde », de la « situation des mers et de la pêche », du « si grand malheur des eaux vives », des « animaux, nos frères lointains », et de « la beauté du monde ». « (…) Vous avez le droit de préférer le poulet à la dioxine, le pain aux pesticides (…) Moi je choisis la vie et la beauté de coquelicots dans les champs de blé ». -
Le cerveau endommagé
Comment la pollution altère notre intelligence et notre santé mentale. Tel est le sous-titre de cet ouvrage scientifique qui s’attaque aux perturbateurs endocriniens. Biologiste, internationalement reconnue, médaille du CNRS pour l’innovation, Barbara Demeneix dresse la liste des effets dramatiques des produits chimiques sur le cerveau, le métabolisme, la reproduction. Effrayant. Le nombre d’enfants atteints de dérèglements hormonaux ne cesse d’augmenter ainsi que les désordres autistiques, les troubles de l’attention, l’hyperactivité. Pour elle, les capacités intellectuelles des générations futures seront sérieusement compromises. Il est urgent d’agir si on ne veut pas d’une humanité à qui il ne manquera que …l’intelligence. Ce livre est dense, documenté, rigoureux, parfois un peu trop technique. Il est indispensable. -
La vérité sur vos médicaments
Les malades et leur entourage ne savent plus à quel saint se vouer. Qui croire ? Faut-il se méfier des médicaments ? Peut-on faire confiance à son médecin ? à son pharmacien ? Les responsables publics contrôlent-ils réellement l’industrie pharmaceutique ? Les experts sont-ils tous « achetés » ou « vendus » ? Consommons-nous trop de médicaments ? Comment s’y retrouver ? Résultat de l’expérience croisée de 32 spécialistes et de l’analyse d’essais cliniques d’envergure mondiale, ce livre apporte des réponses scientifiquement validées.
International
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Vénézuela, chronique d’une déstabilisation
Journaliste et écrivain, spécialiste de l’Amérique latine et de la Caraïbe, Maurice Lemoine raconte les méandres, les soubresauts, la violence institutionnelle qui ont mis à genoux un pays pourtant grand producteur de pétrole. Ce récit éclairant de la mise en place d’une « guerre non conventionnelle », commence à la mort de Hugo Chávez, président du Vénézuela, le 5 mars 2013, pour finir jusqu’au paroxysme de cette crise, le 23 janvier 2019 lorsque « le représentant de secteurs forts peu démocratiques Juan Guaidó s’est auto-proclamé président par intérim », à la place du successeur de Chávez. Ces 500 pages se lisent comme un polar, avec manoeuvres politiques, complots, tentatives d’assassinats pour éliminer Nicólas… Lire la suite -
Le choc des utopies. Porto Rico contre les capitalistes du désastre
En 2017, l’ouragan Maria ravage Porto Rico. Se posent alors deux questions simples : comment va t-on reconstruire l’île et surtout pour qui ? Pour ceux qui y vivent ou pour ceux qui veulent y faire fortune ? Dans ce livre sous-titré Porto Rico contre les capitalistes du désastre, Naomi Klein qui est allée passer une semaine après ce désastre écologique, raconte cet affrontement entre deux visions du monde. Celle des ultra riches déterminés à transformer l’île en paradis ils où pourraient vivre à l’abri des tumultes d’un monde dont ils ont su tirer parti. Et celle d’une population bien décidée à reconstruire ses communautés autrement pour mieux vivre ensemble. La journaliste, auteur de No Logo et de La stratégie du choc, décrit le pillage en cours mais aussi… Lire la suite -
Les communistes et l’Algérie. Des origines à la guerre d’indépendance, 1920-1962
"Des origines à la guerre d’indépendance, 1920-1962". Tel est le sous-titre de cette somme exceptionnelle réalisée par l’historien Alain Ruscio, spécialiste des colonies françaises, qui propose une lecture érudite et accessible des politiques communistes de deux cotés de la méditerranée durant quatre décennies. Cette plongée dans les méandres du positionnement du communisme face à la question coloniale est novatrice tant sur le fond que sur la méthode. L’historien a en effet eu accès à tous les fonds d’archives désormais accessibles, des documents totalement nouveaux, des épisodes ignorés ou mal connus, l’évocation d’un grand nombre d’acteurs qui donnent chair à cette saga complexe, où les différentes lignes politiques se succèdent et cohabitent avec des logiques et des pratiques parfois divergentes. Une épopée qu’il fallait écrire. -
Ayacucho
Ayacucho est une ville des Andes péruviennes dont le nom, en quechua, signifie « ville de sang ». Un mauvais présage. Alfredo Pita est venu y travailler comme journaliste, après le massacre dans un village voisin de huit reporters. C’était le 26 janvier 1983, à Uchuraccay. Ils étaient venus de Lima pour enquêter sur le massacre de 135 des 470 habitants de ce petit village, perpétré quelques semaines plutôt par l’armée péruvienne en représailles aux actions sanglantes du Sentier Lumineux. Alfredo Pita doit fuir la région, s’installe à Paris et raconte cette histoire sous forme de roman qui plonge dans l’horreur d’une sale guerre silencieuse et dans les drames du Pérou des années 1980. Il rend un hommage à ces victimes abattues dans l’air pur d’Ayacucho où plane pour toujours une odeur de mort. -
Guerres humanitaires ? Mensonges et intox
Dans cette conversation avec Régis Meyran, l’ancien président de Médecins sans frontières interroge ces guerres « humanitaires » déclenchées « toujours au nom d’un Bien ». Il analyse ces « croisades morales fondées sur des mensonges ». Les exemples ne manquent pas qui appuient son analyse à la simplicité redoutablement efficace : le prétendu arsenal d’armes de destruction massives de Saddam Hussein, les chiffres bidons de la famine en Somalie, le faux massacre de manifestants en Libye, ... Contre un prétendu « droit d’ingérence », Rony Brauman critique l’obsession occidentale d’imposer par la force les valeurs démocratiques et démontre les fausses raisons d’entrer dans des conflits aux conséquences désastreuses.
Humour et fiction
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De A à X
Qu’importe le lieu où se déroule cette histoire, Mexico, Ramallah, Kaboul ou ailleurs. John Berger, anglais exilé en France mort en 2017, homme de gauche et artiste engagé, a voulu son roman universel, c’est-à-dire le situer partout où les hommes souffrent, résistent à l’oppression. De A à X est la correspondance entre Xavier, incarcéré dans la cellule n° 73 de la prison de Suse où il purge une peine de réclusion à perpétuité pour terrorisme, et Aida son amante qui, elle, est libre. Roman épistolaire, roman d’amour, roman de combat. Mais aussi roman elliptique où chacun peut laisser libre cours à son imagination. -
Manif
Tous ensemble, tous ensemble ! Les parcours bastille-république-nation, les slogans, les combats, les charges de CRS, les indignations, les rencontres heureuses et malheureuses… A chacun sa manif, la vôtre, la sienne, la nôtre. Dans cette BD qui raconte l’engagement politique à « hauteur d’homme », vous retrouverez l’ambiance, l’émotion, les coups de matraques et les coups d’apéro. Tout cela dessiné avec humour et tendresse, portés par un trait vif et maîtrisé. -
Le gros capitaliste. Et autres textes
De B.Traven, on sait deux choses de façon certaine : qu’il est un écrivain majeur du XXe siècle, auteur d’une trentaine des livres et de nombreux articles ; que son amour pour les Indiens d’Amérique centrale était si fort, qu’à sa mort en 1969 au Mexique, il a fait disperser ses cendres dans les forêts du Chiapas. Tout le reste demeure un mystère. Sa date de naissance est approximative (1882 ?). On ignore son nom, sa nationalité, son visage et sa vie privée. « Ma patrie est où je suis, où personne ne me dérange, où personne ne me demande qui je suis, d’où je viens et ce que je fais », écrivait-il en 1929. Ou encore « Ma vie m’appartient, seuls mes livres appartiennent au public ». Une profession de foi qui ne découragea cependant pas Rolf Recknagel de se… Lire la suite -
Comme une rivière bleue
Qu’est-ce qui pousse une mathématicienne et écrivain à s’emparer d’un évènement historique comme la Commune de Paris ? Un besoin d’utopie ? Ces instants d’immense fraternité ? Ces rêves d’émancipation et d’autogestion au travail ? On sait la fin tragique des communards nageant dans le bain de sang des exécutions massives, on connait leur héros, ainsi Louise Michel déportée en Nouvelle-Calédonie. S’inscrivant dans la lignée des récits historiques portés par les anonymes et les sans grades, Michèle Naudin choisit de raconter ces 72 jours de la Commune de Paris (du 18 mars au 28 mai 1871), à travers une petite foule de personnages. Ils s’appellent Emilie Lebeau, Pierre Vésinier, Florris Piraux, Paul Vapereau, Charles Longuet. Ils s’aiment, se querellent,… Lire la suite -
Jeu blanc
C’est un roman. Cela pourrait être une autobiographie. L’auteur, Richard Wagamese est d’origine objiwé, soit une des plus grandes nations amérindiennes en Amérique du Nord. Le héros, également issu de cette communauté, raconte son histoire, se remémore son enfance, la récolte du riz et de la pêche, son enfermement dans un pensionnat où les blancs s’échinent à effacer son indianité. « Ils m’emmenèrent dans un pensionnat (…) une fois j’avais lu qu’il y avait dans l’univers des trous qui avalaient toute la lumière, tous les corps. (Il) vola tout la lumière de monde, tout ce que je connaissais s’évanouit avec un bruissement audible comme le fait l’orignal quand il disparaît dans les épicéas », écrit-il. Ce livre parle de racisme, de destruction culturelle, mais aussi de la relation… Lire la suite
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Jeunesse
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Les enfants fichus
A pour Amy tombée au bas des escaliers ; B pour Basil surpris par des ours affamés ; C pour Clara lassée, décharnée et malade ; F pour Fanny vidée d’un baiser de sangsue ; Z pour Zillah petite ayant bu trop de gin… Cet abécédaire de morts d’enfants, dessiné à la plume en noir et blanc est écrit et illustré avec minutie, par un dessinateur fantastique, extravagant, excentrique, tragique, prolixe, aimant le ballet de Balanchine, Buffy contre les vampires, le Dit du Genji Raymond Queneau et Astérix. Edward Gorey, mort sur son sofa le 13 avril 2000, est peut-être l’un des dessinateurs le plus original du siècle dernier que cette réédition permet de découvrir en France. Les enfants fichus, The Gashlycrumb Tinies, un de ses premiers livres, est l’objet d’un véritable culte et… Lire la suite -
Lettres des îles Baladar
La mer a ses îles préférées, qu’elle protège à grand renfort de brouillards et de tornades. On vivait heureux aux îles Baladar, jusqu’au jour où le Général Trésorier tenta d’y imposer sa loi. Un jour, en effet, les habitants du Grand Continent s’aperçurent que de l’or brillait sur l’île… Voilà, résumé par les éditions Gallimard ce texte illustré par André François, publié pour la première fois en 1977. La suite est délicieuse, pleine de poésie et d’humour, comme sait écrire Jacques Prévert. -
La triste fin du petit Enfant Huître et autres histoires
Autre grand nom du fantastique, dans la lignée directe d’Allan Poe : Tim Burton. Réalisateur, scénariste, producteur, graphiste, il aime raconter et dessiner des histoires sorties de son imagination si particulière. Celles de ce recueil sont courtes, cruelles, macabres, tendres et poétiques. Un régal pour les grands, une frayeur pour les petits, que cette galerie d’enfants tous plus moches, plus étranges, plus solitaires, plus bizarres et curieux les uns que les autres. Enfant brie, enfant tache, enfant huitre, enfant avec des clous dans les yeux, enfant robot, enfant toxique, fille faite d’ordures, J.C. le jeune carbonisé. Ils coulent, s’enflamment, rêvent, meurent. Ces textes et ses dessins mêlent avec un étrange talent horreur et tendresse. -
Allumette
Les trois brigands, Jean de la lune. Qui ne connait pas Toni Ungerer, génial graphiste, créateur multiforme et auteur de livres pour enfants (il a dessiné pour les adultes, mais on ne peut rien en dire dans cette rubrique). Si Allumette, une adaptation – très libre – du conte d’Andersen vous a échappé, courrez l’acheter. Pour vos enfants, pour vous aussi tant les dessins et le texte sont jouissifs. Ne craignez rien, cela se termine bien. Les riches deviennent généreux, les politiques cessent de parler, les militaires se sentent inutiles, les dons affluent du monde entier. C’est une belle histoire, tout est donc inventé. Parce que dans la vraie vie … -
L’invité douteux
Dessins somptueux où le gothique se mêle à l’absurde, détail des intérieurs victoriens, surréalisme et fantastique, mystère des romans policiers et poésie de haïkus, maîtrise du trait en noir et blanc créant des clair-obscur : ce petit livre contient tout l’univers et la virtuosité d’Edward Gorey. L’invité douteux raconte l’arrivée dans un manoir d’une créature mystérieuse et taciturne, portant une écharpe bicolore et des baskets de cuir blanc. Les habitants, une famille aristocrate de cinq personnes, voient cet être à l’allure de pingouin bizarre et aux mœurs inattendues, s’installer chez eux et ne plus en partir. Voilà, c’est tout. C’est magnifique.
Beaux livres
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Photographie, arme de classe. Photographie sociale et documentaire en France, 1928-1936
Que s’est il passé dans l’entre-deux-guerres en France, précisément entre 1928 et 1936 ? Quelles représentations avons-nous des travailleurs, des paysans, des luttes, de la police, des femmes, des loisirs, des enfants, des clochards, des mobilisations, des députés, de la montée du fascisme, du pacifisme, de la révolution sociale, des colonies… Damarice Amao, Florian Ebner et Christian Joschke ont constitué un recueil de la photographie sociale et documentaire en France, de ces huit années. Mêlant textes et images en sépia ou en noir et blanc prises par de jeunes photographes qui deviendront célèbres (Henri Cartier-Bresson, Gisèle Freund, Willy Ronis, Eli Lotar, par exemple), ils montrent comment à travers des nouvelles pratiques photographiques… Lire la suite -
Les Shadoks, une odyssée en couleurs
Ce livre est un hommage à ces drôles de bestioles, échassiers improbables qui envahirent le petit écran et divisèrent la France entre shadokophiles et shadokophobes. Apparus en avril 1968, dessinés par Jacques Rouxel et immortalisés par la voix de Piéplu, les Shadoks ont eu droit à une retrospective au musée de Strasbourg. Ce livre est celui de l’exposition qui montre leur dessins, les esquisses, la fabrication des petits films d’animation. Retour vers le futur. Surtout n’oubliez pas ce que disait leur créateur : « certains ont voulu voir je ne sais quoi dans les Shadoks : il n’y a rien ! C’est gratuit ! ». Là réside, peut-être, leur succès légendaire. Celui de l’exposition tient à la découverte de ces planches originales qui étaient en couleur, mais ça, les téléspectateurs ne le savaient pas : les écrans étaient alors en noir et blanc… -
La banlieue en couleur
En 1984, la Datar (Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire) commande à douze photographes - ils deviendront vingt-huit devant l’ampleur du projet - de « représenter le paysage français des années 1980 ». Cette mission devenue légendaire sélectionnera 2000 images parmi 200 000 prises de vue réalisées tout au long de milliers de kilomètres parcourus à travers la France. Raymond Depardon et Josef Koudelka sont parmi ces photographes. Pour l’occasion, Robert Doisneau revient sur son territoire d’élection, la banlieue qu’il avait longuement photographiée. Regarder ces clichés rassemblés dans ce livre, provoque un double trouble. L’un parce qu’ils témoignent de l’incroyable importance des changements urbains. L’autre parce que ses sont ses premières photos en couleur. -
L’Humanité, figures du peuple. Une plongée dans les archives photographiques du journal
Feuilleter ce bel ouvrage qui met en lumière les photos rarement montrées du quotidien, c’est se faire emporter par une vague de souvenirs (même si on ne les a pas vécus), de combats (même si on vous les a racontés), de poings levés, de grèves, de mobilisations (même si à cette époque vous n’étiez pas nés). Le temps semble suspendu. La puissance des images en noir et banc explose. Cette plongée dans les archives, rythmée par les évènements marquants du XXe, est une traversée du siècle commencée en 1904. Livre de photos, mais aussi livre d’histoire. -
Charmes de Londres
Dans cette ville de débrouille et de misère, sous le brouillard et le long de la Tamise, « à l’endroit des épousailles d’un fleuve et d’un peuple », se promènent un poète et un photographe. De ces déambulations, ils ont en fait un livre paru en 1952 qui vient d’être réédité. L’occasion de rêver, comme on rêverait en bilingues, l’une visuelle, l’autre poétique. Page de droite, une photo noir et blanc plein cadre, page de gauche un texte de longueur variable. C’est beau, c’est bouleversant. Parce que c’était eux.