Lire délivre

Les bouquins de LÀ-BAS

La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...

Vos avis et conseils sont bienvenus !

La sélection

Politique

  • Le Capital

    Karl Marx (Editions sociales, 2016)

    Un classique qu’on ne présente plus mais qui reste à découvrir pour les oublieux et les retardataires. Cette « critique de l’économie politique » que Marx mettra vingt ans à écrire, est composée de trois tomes. Le premier consacré au « développement de la production capitaliste » a été achevé de son vivant, les deux autres ont été constitués à partir de notes et de brouillons rassemblés par Friedrich Engels. Le Capital – « certainement le plus redoutable missile qui ait été lancé à la tête de la bourgeoisie » disait Marx, est un traité d’économie autant qu’une pensée philosophique appliquée à la sociologie du travail. Il est question des contradictions du capitalisme, de salaire de subsistance, d’injustices sociales, de l’exploitation des classes ouvrières considérées comme un esclavage moderne. Et bien-sûr de luttes de classe.
  • Manifeste du parti communiste

    Friedrich Engels, Karl Marx (Flammarion, 1998)

    « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ». Publié pour la première fois en février 1848 à Londres, le Manifeste de Marx et Engels, à l’écriture si rigoureuse et tranchante, n’a rien perdu de sa vigueur critique ni de son intérêt philosophique.

Histoire

  • La Commune : Histoire et souvenirs

    Louise Michel (La Découverte/poche, 2015)

    Un grand classique de la littérature politique de la « Vierge rouge » (1830-1905) « Ecrire ce livre c’est revivre les jours terribles où la liberté nous frôlant de son aile s’envola de l’abattoir ; c’est rouvrir la fosse sanglante où, sous le dôme tragique de l’incendie, s’endormit la Commune, belle pour ses noces avec la mort, les noces rouges du martyre (...) Dans cette grandeur terrible, pour son courage à l’heure suprême lui seront pardonnés les scrupules, les hésitations de son honnêteté profonde. »
  • Les écrivains contre la Commune

    Paul Lidsky (La Découverte, 2010)

    Le 18 mars 1871, une révolution populaire éclate à Paris. La Commune sera matée deux mois plus tard, le 28 mai, après une semaine sanglante où 30 000 hommes, femmes et enfants seront massacrés à mitrailleuse. Ce livre n’est pas l’histoire de cet épisode sanglant mais celle de la haine, de l’effroi et de l’hystérie qu’il a provoqué chez les hommes de lettres. À l’exception de Vallès, Rimbaud, Verlaine puis Hugo, tous ont été violemment contre la Commune : Théophile Gautier, Lecomte de L’Isle, Edmond de Goncourt, Ernest Feydeau, Gustave Flaubert, George Sand et Émile Zola. Ces textes quasiment ignorés agissent comme un révélateur, un miroir sans indulgence, des aspects méconnus et glaçants de ces écrivains, patrimoines de la littérature française.
  • Une histoire populaire des États-Unis, de 1492 à nos jours

    Howard Zinn (Agone, 2002)

    Cette histoire des États-Unis présente le point de vue de ceux dont les manuels d’histoire parlent habituellement peu. L’auteur confronte avec minutie la version officielle et héroïque (de Christophe Colomb à George Walker Bush) aux témoignages des acteurs les plus modestes. Les Indiens, les esclaves en fuite, les soldats déserteurs, les jeunes ouvrières du textile, les syndicalistes, les GI du Vietnam, les activistes des années 1980-1990, tous, jusqu’aux victimes contemporaines de la politique intérieure et étrangère américaine, viennent ainsi battre en brèche la conception unanimiste de l’histoire officielle.
  • Révolutions

    Michael Löwy (Hazan, 2002)

    De ces photographies se dégagent un parfum d’autrefois et une énergie féroce. On est happé par ces tirages en noir et blanc qui saisissent des scènes de rues, de barricades, de défilés, de guerres et d’enterrements. Cet ouvrage rassemble, pour la première fois, une abondante documentation photographique sur les mouvements révolutionnaires : la Commune, les révolution russe, hongroise, allemande, mexicaine, chinoise, espagnole. Il s’arrête en 1967, quand se termine celle de Cuba. L’histoire n’est pas finie. On espère la suite car ces images font apparaitre ces moments historiques, non pas comme une abstraction racontée par les historiens, mais par l’engagement d’hommes et de femmes à l’histoire personnelle pétrie par les luttes, le sang et l’espoir.
  • Manuel secret des confesseurs

    Monseigneur Bouvier (Arléa, 1999)

    Ce manuel est un des plus célèbres du genre, le plus complet et le plus édifiant. Sous la plume de l’évêque du Mans, au milieu du XIXe siècle, « tout ce que les prêtres ne peuvent ignorer, sans danger » a été recensé avec force, détails et précisions anatomiques. L’église ne badine par avec le cul. Nous si. Alors, regardez par la serrure et découvrez ce qui se passe derrière la porte du confessionnal. Ce ne sont qu’aveux de fornication et de luxure, listes de pêchés toujours plus longue - pollution, sodomie, bestialité, adultère, stupre, inceste, sacrilège, prostitution -. Pour s’en guérir, deux solutions, pratiquer la prière ou céder à la tentation. Oups, pardon, cette option n’est pas recommandée par le manuel.

Économie et Finance

  • Le système dette

    Éric Toussaint (Les Liens qui Libèrent, 2017)

    Historien, docteur en sciences-politiques et porte-parole du CADTM international (Comité pour l’Abolition des Dettes Illégitimes), Éric Toussaint retrace l’histoire des dettes souveraines et de leur répudiation. Il nous emmène en Amérique Latine, en Chine, en Tunisie, en Égypte et en Grèce bien-sûr, replonge dans les racines du mal où à partir du XIXe siècle le recours à l’endettement devient un des bras armés du capitalisme pour mettre sous tutelle des économies entières. Tout au long de ces pages, Éric Toussaint martèle une évidence que le système ne veut pas entendre : la pratique de la dette n’est pas inéluctable. La preuve, des états ont réussi à annuler les leur, Mexique, Cuba, Costa Rica et la Russie des Soviets. Les dictatures ont toujours une fin.

Sociologie

  • Se défendre. Une philosophie de la violence

    Elsa Dorlin (Zones, 2017)

    Qui a le droit de s’armer ? L’auteur, professeur de philosophie à Paris 8, examine cette ligne de partage qui oppose historiquement les corps « dignes d’être défendus » à ceux qui, désarmés ou rendus indéfendables ont laissés sans défense. Ainsi le Code noir interdisait aux esclaves de porter aucune arme défensive ou de gros bâtons. Au XIXe siècle en Algérie, l’état colonial interdisait également le porter une arme aux indigènes, pas aux colons bien sûr, plutôt encouragés à le faire. À travers l’histoire, du jiu-jitsu aux suffragettes, des pratiques insurrectionnelles du ghetto de Varsovie aux fusils des Black Panters jusqu’aux patrouilles queer, Elsa Dorlin dessine une généalogie philosophique de la violence. Et de l’autodéfense quelques soit le lieu, public ou privé.

Environnement et Santé

  • Le Roundup, face à ses juges

    Marie-Monique ROBIN (La Découverte, 2017)

    A mort le glyphosate ! Enquêtant depuis 2008 sur les dangers des produits toxiques de Monsanto, Marie-Monique Robin en rajoute une couche. Dans cette enquête, elle montre qu’après le pire, il y a pire encore. Et que les dangers du Roundup sont plus grands encore que ce que l’on craignait. Il rend malade, il tue sols, plantes, animaux, humains. Il est cancérigène, omniprésent dans l’air, l’eau, les aliments. Un scandale sanitaire et environnementaux de l’histoire moderne. Que faut-il faire pour que les politiques, l’Europe, cessent cet écocide ? l’entendent ?

International

  • Pensée et politique dans le monde arabe : contextes historiques et problématiques, XIX°-XXI° siècle

    Georges Corm (La Découverte, 2015)

    Cet ouvrage expose les multiples facettes de la pensée politique arabe depuis le XIXe siècle, inscrite dans la richesse d’une culture trop méconnue. Avec ce vaste panorama, vivant et érudit, Georges Corm atteste la vitalité de cette pensée et des grandes controverses qui l’ont traversée. Inscrivant l’œuvre de ces penseurs dans le maelström des bouleversements géopolitiques et socioéconomiques ayant marqué le monde arabe depuis deux siècles, il explique comment les puissantes hégémonies externes, militaires, académiques et médiatiques ont contribué à marginaliser la pensée critique arabe. Cela a facilité l’installation hégémonique de la pensée islamiste, instrumentalisée par certains régimes arabes comme par leurs protecteurs occidentaux.
  • Les veines ouvertes de l’Amérique latine

    Edouardo Galeano (Pocket, 2001)

    Voici l’histoire implacable du pillage d’un continent. Nous suivons, siècle après siècle, et dans le moindre détail, la honte du mécanisme qui a conduit à une dépossession ruinant les nations d’un des espaces les plus prometteurs de l’univers.

Humour et fiction

  • Comme une rivière bleue

    Michèle Audin (L’arbalète Gallimard, 2017)

    Qu’est-ce qui pousse une mathématicienne et écrivain à s’emparer d’un évènement historique comme la Commune de Paris ? Un besoin d’utopie ? Ces instants d’immense fraternité ? Ces rêves d’émancipation et d’autogestion au travail ? On sait la fin tragique des communards nageant dans le bain de sang des exécutions massives, on connait leur héros, ainsi Louise Michel déportée en Nouvelle-Calédonie. S’inscrivant dans la lignée des récits historiques portés par les anonymes et les sans grades, Michèle Naudin choisit de raconter ces 72 jours de la Commune de Paris (du 18 mars au 28 mai 1871), à travers une petite foule de personnages. Ils s’appellent Emilie Lebeau, Pierre Vésinier, Florris Piraux, Paul Vapereau, Charles Longuet. Ils s’aiment, se querellent,… Lire la suite
  • Le Dernier Jour d’un Condamné

    Victor Hugo (folio classique, 2017)

    Implacable réquisitoire contre la peine de mort, époustouflante démonstration littéraire à l’efficacité redoutable. Presque deux siècles plus tard, ce texte publié en 1829, n’a pas perdu une once de pertinence. Victor Hugo nous fait entrer dans la tête d’un condamné à mort qui attend son exécution. Il lui reste vingt-quatre heures à vivre. Avec lui, on frisonne d’effroi, on est glacé par la peur, on se prend à croire à un miracle. Comme ce condamné, on espère, on espère tellement. C’est vertigineux.
  • Le cri du Peuple

    Jacques Tardi, Jean Vautrin (Casterman, 2011)

    Les livres sur la Commune ne manquent pas. Celui-ci est unique. En quatre volumes, les dessins en noir et blanc de Jacques Tardi et le texte de Jean Vautrin adapté de son roman éponyme, vous emmèneront dans les rues de Paris secoué par les évènements de 1871, porteurs d’utopie et d’espoir qu’une « Semaine sanglante » finit par anéantir. On suit des personnages fictifs comme le Capitaine Tarpagnan, Grondin, un ancien bagnard, Hippolyte Barthélémy, un policier carriériste. On croise le peuple de Paris, sa gouaille et ses chansons, des personnages réels, Courbet, Clémenceau, Louise Michel et Jules Vallès. On assiste à la destruction de la colonne Vendôme et à celle de L’Hôtel de ville. On y rêve de justice sociale, de fraternité et de liberté à en mourir. Avec ces livres illustrés, revient le Temps des cerises.
  • L’enfant, le bachelier, l’insurgé

    Jules Vallès (Omnibus, 2006)

    Pour avoir soutenu la Commune - « cette révolte qui fut la grande révolution des douleurs » -, Jules Vallès sera condamné à mort par contumace par les Versaillais, en juillet 1872. L’exil à Londres auquel il est contraint transformera le journaliste du Cri du peuple en un véritable écrivain reconnu et prolixe. Dans cette trilogie romanesque quasi autobiographique, Jules Vallès se fait le porte-parole des humbles face aux conventions de son siècle : l’enfant écrasé par une éducation obtuse, l’étudiant miséreux à la vie de bohème, puis l’insurgé des barricades de la Commune de Paris. Telle est la vie de Jacques Vingtras, dont le destin est placé sous le même signe que celui de Jules Vallès : celui de la révolte.

Jeunesse

  • Crasse-Tignasse

    Dr. Heinrich Hoffmann (Les lutins de l’école des loisirs, 1979)

    Dans la préface à ce petit livre paru en 1846, Cavanna qui, en a fait la traduction, « avec quelques libertés », écrit : « la cruauté parfois brutale des histoires, leur moralisme simplet surprendront les parents d’aujourd’hui. J’ajouterai ceci : les enfants en raffolent, et plus c’est cruel, plus ils en redemandent. Tirez-en la conclusion qui vous plaira ». Il s’agit de petits textes en vers racontant dix historiettes, dont celle de Crasse-Tignasse, du méchant Frédéric, du garçon tout noir, du suceur de pouce, de Philippe-qui-gigote, de Jean-regarde-en-l’air, de Robert qui vole. Ces « histoires cocasses et drôles d’images » connurent un immense succès en Allemagne (une centaine d’éditons et de multiples traductions dans le monde). C’est manifestement avec gourmandise que Cavanna s’en était emparé.

Beaux livres

  • Du duel au duo. Images satiriques du couple franco-allemand de 1870 à nos jours

    ( Editions des Musées de la ville de Strasbourg, 2013)

    Images satiriques du couple franco-allemand. Tout est dit dans le sous-titre du catalogue de l’exposition consacrée aux échanges des deux pays à travers l’imagerie humoristique de 1870 à nos jours. Les dessins, surprenants, sont d’une acuité incroyable, la composition graphique, nouvelle et efficace. Cent cinquante œuvres de dessinateurs français et allemands y sont reproduites, (Bosc, Braunagel, Cabrol, Daumier, Kroll, Heartfield, Waechter, Willem, Flora, Siné, Zislin,…). Des textes et analyses permettent de comprendre pourquoi des revues - La Baïonnette et Charivari en France, Kladderadatsch et Simplicissimus en Allemagne - sont les outils privilégiés de la satire politique de part et d’autre du Rhin. Une ode à la liberté d’expression.

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Une sélection :

17 octobre 1961. Nos reportages de 1991 avec Jean-Luc Einaudi. Radio. PODCAST 17 octobre 1961 (1) : « Si c’était vrai, ça se saurait » Accès libreÉcouter

Le

Soixantième anniversaire du 17 octobre 1961. Mais c’est aussi le trentième anniversaire de la fin d’un silence de trente ans. De 1961 à 1991, ce pogrom qui eut lieu en plein Paris, au vu et au su de tous, fut passé sous silence malgré quelques courageuses publications. Oui, trente ans d’omerta. Quiconque interrogeait ou voulait témoigner s’entendait répondre : « si c’était vrai, ça se saurait ». En 1991, enfin, La Bataille de Paris, le livre de Jean-Luc Einaudi, a été un évènement important dans la prise de conscience de ce massacre. Films, articles, débats ont marqué alors la fin de ce silence. Sur France Inter, fin 1991, Là-bas si j’y suis diffusait une suite de reportages qui ont contribué à révéler ce crime d’État au grand public.

17 octobre 1961. Nos reportages de 1991. Des témoignages historiques (radio). PODCAST 17 octobre 1961 (2) : combattre la gangrène aujourd’hui Accès libreÉcouter

Le

J’avais 18 ans le 17 octobre 1961. J’étais avec mon copain Paulo au coin du pont Saint-Michel, à la sortie du métro, près de la pendule. On savait qu’il y aurait une manif des Algériens contre le couvre-feu que Papon leur avait imposé. Paulo devait faire des photos. Nous étions étudiants aux arts appliqués, rue Dupetit-Thouars, et comme toute cette génération, nous avions la trouille de partir pour l’Algérie. C’était un sujet quotidien de discussion et d’engueulade entre ces dégonflés de partisans de « la paix en Algérie » et nous autres qui soutenions le FLN et souhaitions l’indépendance. Des terroristes en somme.

17 octobre 1961. Nos émissions de 1997 (radio). PODCAST 17 octobre 1961 (3) : entendre sans broncher l’écho des fusillades Accès libreÉcouter

Le

En reprenant son vélo, Paul s’est aperçu qu’il n’avait plus de câbles de frein. Quelqu’un lui aurait piqué ? Mais qui ? Et pour quoi faire ? Paul Rousseau était flic, il a tenu à témoigner sur la nuit du 17 octobre 1961. Il avait fini par comprendre que des collègues avaient utilisé des câbles de frein pour étrangler des Algériens et les balancer dans le bois de Vincennes. Cette histoire le hantait toujours des années après.

17 Octobre 1961 (4) Macron et son clientélisme mémoriel. Des documents, des archives et vos messages sur le répondeur dans les années 90 (Vidéo | Radio | Texte) 17 octobre 1961 (4) : Macron se refuse à reconnaître ce massacre d’Etat Accès libreÉcouter

Le

Déception pour celles et ceux qui depuis tant d’années se battent pour que la tragédie du 17 Octobre 1961 soit reconnue par la France comme un massacre d’État. Rappelons-le, entre 100 et 200 algériens sans armes furent abattus, torturés et noyés par la police française cette nuit-là. Si Emmanuel Macron est venu ce samedi déposer une gerbe sous le pont de Bezons, c’est par un simple communiqué que l’Élysée s’est limité à dénoncer « ces crimes inexcusables », comme s’il existait des crimes excusables : « Les crimes commis cette nuit-là, sous l’autorité de Maurice Papon sont inexcusables pour la République ».