Avec Renaud Lambert et Benoît Bréville du Monde diplomatique

Mélenchon, Lula : la face cachée de la lutte contre la corruption Abonnés

1

Le

Le Chevalier Blanc dans le film de Coluche et Marc Monnet, Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine, 1977

[EXTRAIT] Mélenchon, Lula : la face cachée de la lutte contre la corruption [RADIO]

La corruption, c’est pas bien, la corruption, c’est mal. Évidemment, tout le monde salue la lutte contre la corruption et soutient le journalisme d’investigation qui dénonce, le journalisme d’investigation qui accuse, le journalisme d’investigation qui révèle. Sauf qu’on ne sait jamais qui dénonce les corrompus, qui alimente la presse en scandales politico-financiers et donc qui tire profit de ces révélations.

Les exemples récents des présidents Lula et Mélenchon sont éclairants : l’ancien président brésilien a été condamné à huit ans de prison sur la foi d’une dénonciation – sans preuve – d’un délinquant « repenti », l’empêchant d’être réélu président. Les perquisitions subies par le président du groupe parlementaire La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, largement relayées par les médias, sèment le doute sur son honnêteté, en même temps qu’elles ont permis aux forces de l’ordre de mettre la main sur les documents privés d’un parti d’opposition. C’est ce que les deux concernés ont dénoncé dans une tribune sous le terme de « lawfare », l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques.

Mais au-delà de ces deux exemples, cette obsession de la transparence et de l’intégrité a déplacé le débat public du champ politique et économique au terrain moral. On ne lutte plus, on s’indigne. Jérôme Cahuzac a été condamné à quatre ans de prison pour fraude fiscale, mais les paradis fiscaux existent toujours. Désormais, le monde ne se diviserait plus « en deux grandes classes diamétralement opposées [1] », mais entre deux camps de part et d’autre de la morale : les bons contre les méchants.

Un entretien de Jonathan Duong avec Benoît Bréville, rédacteur en chef, et Renaud Lambert, rédacteur en chef adjoint du Monde diplomatique, autour du dossier « À qui profite la lutte anticorruption ? » dans Le Monde diplomatique de septembre.

Programmation musicale :
- Iggy Pop : Corruption

journaliste : Jonathan Duong
réalisation : Sylvain Richard
montage : Jérémie Younes

« Dans les cuisines de l’investigation », c’est le dernier article que Pierre Péan a écrit pour le dossier du Monde diplomatique, juste avant son décès en juillet dernier.

À (re)découvrir, nos émissions de février 2003, lors de la publication de La Face cachée du Monde. Daniel Mermet recevait les auteurs Pierre Péan et Philippe Cohen. Le livre (600 pages), vendu le premier jour à 60 000 exemplaires, a dépassé les 200 000 au total. Une enquête accablante pour la direction du « journal de référence », c’est-à-dire Jean-Marie Colombani, Alain Minc et Edwy Plenel, l’actuel patron de Mediapart.

Manipulations, abus de pouvoir, petites et grandes magouilles en se réclamant à la fois d’Édouard Balladur et de Léon Trotski (il serait amusant de faire l’anthologie des imposteurs intellectuels se réclamant de Trotski !). Le livre fit l’effet d’une bombe. Le journal poursuivit les deux auteurs et l’éditeur en justice, réclamant deux millions d’euros, mais un accord fut conclu, le journal retirait sa plainte à la condition qu’il n’y eût pas de nouveaux tirages. Ce qui fut accordé, même si l’on murmure que l’éditeur avait devancé l’accord en faisant d’importants retirages.

Dans cet entretien, le tout premier à la sortie du livre, on retrouve le très regretté Philippe Cohen – qui participait aux procès parodiques de Là-bas au théâtre Déjazet, notamment le procès de BHL, un autre imposteur de grande taille – et on retrouve Pierre Péan qui, à nouveau, insiste sur la différence entre journalisme d’« enquête » et journalisme d’« investigation ».

D.M.
[PARTIE 1] La face cachée du Monde [27 février 2003]
[PARTIE 2] La face cachée du Monde [28 février 2003]

Programmation musicale :
- Alain Souchon : Poulailler’s song

Abonnez-vous pour accéder à tous nos contenus, c’est très simple !

Depuis 1989 à la radio, Là-bas si j’y suis se développe avec succès aujourd’hui sur le net. En vous abonnant vous soutenez une manière de voir, critique et indépendante. L’information a un prix, celui de se donner les moyens de réaliser des émissions et des reportages de qualité. C’est le prix de notre travail. C’est aussi le prix de notre indépendance, pour ne pas être soumis financièrement aux annonceurs, aux subventions publiques ou aux pouvoirs financiers.

Je m'abonne J'offre un abonnement

Déjà abonné.e ?
Identifiez-vous

C'est vous qui le dites…Vos messages choisis par l'équipe

Les bouquins de LÀ-BASLire délivre

  • Voir

    La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...

    Vos avis et conseils sont bienvenus !

Dernières publis

Une sélection :

Avant le grand procès de Macron, le 07 mai, un tour dans les archives de Là-bas (juin 2006) BHL : LE PROCÈS DU POMPEUX CORNICHON Accès libreÉcouter

Le

Attendu par le monde entier, le Grand Procès de Macron aura donc lieu le 7 mai à la Bourse du travail de Paris à 18 heures. C’est le sixième procès du tribunal de Là-bas, créé en ...2003 à l’initiative du dessinateur CABU et de l’équipe de LA-BAS. Enregistrés au théâtre Dejazet à Paris devant des salles combles, d’importantes personnalités ont comparu : CHIRAC Jacques (2003) SARKOZY Nicolas (2005), KOUCHNER Bernard (2008), DSK Dominique (2011). C’est le procès du français le plus entarté au monde, LEVY Bernard-Henri dit BHL diffusé en juin 2006 que nous vous proposons de (re)découvrir aujourd’hui.

Le 13 mars 2010 Jean Ferrat prenait le dernier train. On n’oublie pas... FERRAT, C’EST NOUS TOUS ! Des chansons, des archives, des inédits… Accès libreVoir

Le

Il y a 13 ans, le 13 mars, Jean Ferrat prenait le dernier train. On n’oublie pas, car Ferrat, c’est nous tous. La montagne, c’est chez nous, les marins de Potemkine, c’est nos frères, ma môme, c’est la mienne, la nuit et le brouillard, c’est en nous, c’est nous qui ne guérissons pas de notre enfance, c’est nous qui aimons à perdre la raison.

Une série d’histoires dans les luttes pour l’émancipation, racontées par Olivier Besancenot Qui a inventé le 8 mars ? AbonnésVoir

Le

C’est maintenant à peu près acquis pour tout le monde, le 8 mars n’est pas la journée « de la femme », mais la « journée internationale des droits des femmes ». Un jour de manifestations et de grèves qui semble connaître un nouveau souffle avec le mouvement féministe récent, qui lutte autant contre les violences sexistes et sexuelles que pour réduire les inégalités salariales et améliorer les conditions de travail des métiers majoritairement exercés par des femmes. Mais saviez-vous qu’aux origines de cette journée du 8 mars se trouvait l’Internationale socialiste des femmes ?