DANS LES DERNIERS PAS DU CHE

Le

Cet article est en accès libre grâce aux abonnés modestes et géniaux, mais…

…sans publicité ni actionnaires, Là-bas si j’y suis est uniquement financé par les abonnements. Sans les abonnés, il ne nous serait pas possible de réaliser des émissions et des reportages de qualité. C’est le prix de notre indépendance  : rejoignez-nous  !

Je m'abonne J'offre un abonnement

[29 septembre 1997] Dans les derniers pas du Che (1)

REPORTAGE : Dans les derniers pas du Che (1) [29 septembre 1997]
Là-bas si j’y suis

[1er et 02 octobre 1997] Dans les derniers pas du Che (2) : la prison de Cochabamba

REPORTAGE : Dans les derniers pas du Che (2) [1er et 02 octobre 1997]
Là-bas si j’y suis

[07 octobre 1997] Dans les derniers pas du Che (3) : la dernière nuit

[07 octobre 1997] Dans les derniers pas du Che (3) : la dernière nuit
Là-bas si j’y suis

[09 octobre 1997] Dans les derniers pas du Che (4) : San Ernesto de La Higuera

[09 octobre 1997] Dans les derniers pas du Che (4) : San Ernesto de La Higuera
Là-bas si j’y suis

Che Guevara lors de l’enterrement des victimes du cargo le Coubre le 5 mars 1960. (photo : Alberto Korda)

À une heure dix de l’après-midi, le dimanche neuf octobre 1967, un coup de feu tue un homme et fait naître un des plus grands mythes de l’histoire. Trois lettres : C-H-E. Il devient l’icône la plus célèbre depuis le Christ. La CIA et ses tueurs ont été les meilleurs propagateurs d’un souffle rebelle qui allait mordre l’échine du vieux monde. Dans le rouge de 1968, il y avait le sang du Che, du Vietnam à Mexico, de Paris à Prague, de Washington à Johannesbourg.

Aujourd’hui, cinquante ans après, les braises brûlent encore. Pour preuve, ses fidèles ennemis qui viennent avec dévotion cracher sur sa tombe. Pour preuve surtout, bien plus nombreux, partout, visibles ou non, les foyers de résistance que l’histoire du CHE inspire toujours.

Une occasion de retrouver, chaque jour cette semaine, un épisode de la série de reportages de Daniel MERMET avec Miguel BENASAYAG en Bolivie : « DANS LES PAS DU DERNIER COMBAT DE CHE GUEVARA » (1997).

Le portrait du CHE est en noir et blanc. La pureté du Saint et l’ombre qui s’ensuit. Noir et blanc, le CHE, oui, mais sur fond rouge. C’est le plus important. Ni salaud, ni héros mais militant. Militant dans son temps. Il faut que vous compreniez, le fond de l’air était rouge, nos héros, c’était encore la résistance, c’était la décolonisation, c’était la force ouvrière, c’était l’internationalisme, c’était les idées avant l’argent, la liberté était au bout du fusil. Comprenez, c’était un temps de violence et d’espoir. La France torturait en Algérie, la CIA organisait les plus féroces dictatures en Amérique latine, mais il y avait un espoir, un espoir fou et rouge.

Au Che on reproche la violence révolutionnaire. La violence n’est pas toujours symbolique et les peuples ne se laissent pas toujours amputer de leur histoire. Un seul exemple, puisque nous sommes en Bolivie, regardez au sud des montagnes où le CHE fut exécuté, il y a les mines de POTOSI. Durant trois siècles, des milliers de tonnes de minerai d’argent furent extraites de cette montagne par les conquérants. On estime à 6 millions le nombre de mineurs morts à la tâche, des Indiens, des esclaves déportés d’Afrique. On disait que les milliers de tonnes de minerais sortis de la montagne auraient permis de construire un pont d’argent entre Potosi et l’Espagne, mais on disait aussitôt qu’on pourrait aussi faire ce même pont avec les ossements des mineurs morts à la tâche. C’est un exemple, il y en a beaucoup d’autres, massacres, déportations, exterminations, les peuples n’oublient pas toutes ces violences.

Ceux qui en on profité et en profitent toujours savent depuis longtemps faire passer ces crimes sous silence. Ils dénonceront des violences révolutionnaires vieilles de cinquante ans mais oublieront le camp de torture de Guantánamo. Leur chanson est connue depuis la fin des années 1970 : toute révolution mène à la terreur et au goulag. Ils savent dégrader ceux qui s’opposent. Mais le mythe du Che leur résiste. Ils en sont réduits aux mensonges et aux coups bas.

Le plus important dans un mythe, ce n’est pas celle ou celui qui en est l’objet mais ceux qui construisent ce mythe. Militants, chercheurs, intellos, politiciens sans doute, mais il y a aussi tout le monde, tout un chacun, ceux que nous rencontrons venus en pèlerinage au lavoir de Vallegrande, où le corps du guérillero fut exposé, ou dans la petite école de La Higuera où le Che vécut sa dernière nuit et où une dame nous dit : « c’était une bonne personne qui venait libérer les gens pauvres. »

D.M.


Prison de San Sebastian à Cochabamba, Bolivie. Le cachot (photo : Georges Merillon)

Le corps de Che Guvera (photo : Freddy Alborta, 1967)

C'est vous qui le dites…Vos messages choisis par l'équipe

Les bouquins de LÀ-BASLire délivre

  • Voir

    La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...

    Vos avis et conseils sont bienvenus !

Dernières publis

Une sélection :

Tchernobyl, c’est notre paradis ! Avec les derniers habitants de la zone interdite Les joyeux fantômes de Tchernobyl Accès libreÉcouter

Le

Elles préféraient rester dans la zone contaminée plutôt que de quitter leur maison. Des centaines de milliers d’habitants furent évacués de gré ou de force dans une zone de 30 km après la catastrophe du 25 avril 1986. Mais ces quelques femmes avaient voulu rester, malgré dénuement et abandon.

Environ 700 irréductibles, les SAMOSELY, survivaient ainsi dans la zone la plus contaminée par la radioactivité dans le monde, 2 600 km2, devenue aujourd’hui un « parc involontaire » où se développent une faune et une flore étranges, avec toujours ces habitants tenaces depuis trente ans. (...)

Avant le grand procès de Macron, le 07 mai, un tour dans les archives de Là-bas (juin 2006) BHL : LE PROCÈS DU POMPEUX CORNICHON Accès libreÉcouter

Le

Attendu par le monde entier, le Grand Procès de Macron aura donc lieu le 7 mai à la Bourse du travail de Paris à 18 heures. C’est le sixième procès du tribunal de Là-bas, créé en ...2003 à l’initiative du dessinateur CABU et de l’équipe de LA-BAS. Enregistrés au théâtre Dejazet à Paris devant des salles combles, d’importantes personnalités ont comparu : CHIRAC Jacques (2003) SARKOZY Nicolas (2005), KOUCHNER Bernard (2008), DSK Dominique (2011). C’est le procès du français le plus entarté au monde, LEVY Bernard-Henri dit BHL diffusé en juin 2006 que nous vous proposons de (re)découvrir aujourd’hui.