4 novembre 1995 : assassinat d’Yitzhak Rabin à Jérusalem
Netanyahou, un Hitler sans prépuce ?
Vous trouvez ça drôle ? Alors vous êtes antisémite !
Cette phrase scandaleuse a choqué des millions d’auditeurs de France Inter et leurs enfants. Son auteur, l’humoriste islamo-gaucho-woko-écolo-terroriste Guillaume Meurice doit être immédiatement licencié et condamné, nous l’espérons !
Ce public bêlant qu’il fait rire dira sans doute que la circoncision – c’est-à-dire la suppression du prépuce – est un rite chez les juifs aussi bien que chez les musulmans, les Polynésiens, les Aborigènes d’Australie, les animistes africains, les Mayas, entre autres, comme jadis chez les Égyptiens ou les Phéniciens, et aujourd’hui chez des personnes sans religion mais pour qui c’est là une mesure d’hygiène ou de goût personnel si l’on peut dire. Aussi, plaisanter avec le prépuce (ou sans), c’est risquer de déplaire à un grand nombre d’auditeurs (et d’auditrices ?), ce qui est une grave faute professionnelle sur une antenne dont le chiffre d’audience est le but essentiel.
Quant à Hitler, on peut s’interroger. Qui nous dit qu’il n’était pas circoncis ? Ce qu’avait révélé le professeur Peter Fleischmann à partir d’un rapport médical de 1923, c’est qu’Hitler était atteint de « cryptorchidie du côté droit ». Autrement dit, le dictateur nazi n’avait qu’un seul testicule. Par ailleurs, selon Emma Craigie et Jonathan Mayo, ancien journaliste à la BBC, dans leur ouvrage Le Dernier jour d’Hitler, le Führer avait un « micro-pénis » de moins de sept centimètres au comble de l’érection. Ces informations sont connues mais ne disent rien sur le prépuce du Führer. Ainsi, sous le masque du comique, le soi-disant humoriste viole la vérité historique.
Quant au rapprochement entre un leader politique israélien et le dictateur nazi, le chansonnier de la radio publique ignore-t-il que cette reductio ad Hitlerum a déjà eu lieu ?
Et où donc ?
En Israël, à Jérusalem, il y a exactement 28 ans !
Le quatre novembre est le triste anniversaire de l’assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin par un jeune religieux juif ultra-nationaliste, Yigal Amir. Un choc énorme en Israël et dans le monde. Le meurtre présenté comme l’acte d’un désaxé solitaire était en fait le résultat d’une campagne acharnée avec des manifestations presque insurrectionnelles de l’extrême droite, des ultra-orthodoxes et des fanatiques de la colonisation contre les accords d’Oslo. On se souvient de l’illustre poignée de main entre Yitzhak Rabin et Yasser Arafat, devant Bill Clinton, à la Maison-Blanche, l’année précédente, le 13 septembre 1993. C’est contre ce partage et cette paix possible qu’eurent lieu une longue campagne de haine et de très violentes manifestations en Israël. Rabin se disait notamment en faveur de l’abandon des régions stratégiques, notamment la restitution du Golan dans le cadre d’un accord futur avec la Syrie.
C’est au cours de ces émeutes qu’on vit apparaitre des portraits du Premier ministre (et récent prix Nobel) Yitzhak Rabin en uniforme de SS nazi et des portraits de Yasser Arafat affublé d’une moustache façon Hitler.
On a bien sûr attribué ces délires à des fanatiques. Sauf qu’au cours des semaines qui ont précédé l’assassinat, le chef de l’opposition de droite, Netanyahou, et d’autres membres du Likoud (dont Ariel Sharon) participaient à un rassemblement houleux où des manifestants accusaient Rabin de traîtrise pour avoir signé les accords d’Oslo. Et l’on put voir Netanyahou prendre puissamment la parole à un balcon tandis que ses supporters en délire hurlaient sous ses yeux « Rabin nazi ! Rabin à mort ! ».
Dans les médias, Rabin accusa Netanyahou et son camp d’attiser la violence.
Le 4 novembre 1995, à l’issue d’un meeting à Jérusalem en soutien aux accords d’Oslo, le Premier ministre était abattu de trois balles dans le dos à bout portant par Ygal Amir, 27 ans, affirmant avoir agi « au nom de Dieu ».
Le crime a été attribué à divers fanatismes encouragés par certains rabbins et par des leaders politiques qui ont incité et encouragé la disparition physique et politique de Rabin, Netanyahou en tête.
C’est cette politique qui a triomphé aujourd’hui avec le gouvernement le plus à l’extrême droite de l’histoire d’Israël.
Comme le rappelle Amos Gitai, le réalisateur du film Le Dernier Jour d’Yitzhak Rabin, « utiliser la haine est une force pour accéder au pouvoir ».
Nul doute que la très érudite directrice de France Inter ainsi que la présidente de Radio France auront présent à l’esprit ce précédent historique qu’elles feront connaître au grand public. Ainsi que l’Arcom qui étudie le cas de ce bouffon anarchiste. De même que nos journalistes et nos commentateurs avisés et, avant tout, ceux qui courageusement portent plainte en justice contre cette infection wokiste.
Tandis que ces batailles de bac à sable occupent les médias, ceux qui ont assassiné la paix assassinent les enfants de Gaza.
Dans la poche du Premier ministre assassiné, l’histoire dit qu’on a trouvé un papier ensanglanté avec les paroles d’une chanson pour la paix, « Shir LaShalom », qui fut chantée à la manifestation et qui évoque l’impossibilité de ressusciter les morts, et donc la nécessité de faire la paix.
Daniel Mermet
Le Ciné Là-bas de novembre | Des films gratos pour nos abonnés adorés…
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