Pour une éducation populaire - commentaires

Pour une éducation populaire

Je suis plasticien et J'ai été intéressé par votre émission sur l'état de la "Culture" . Si bien sur je ne peux pas me prononcer sur l'expérience de l'intervenant , j'ai trouvé ambigu sa charge sur "les arts" , une forme d'amalgame entre décideurs et" artistes" ( il ne semble pas bcp apprécier Boltanski) pour dénoncer une forme d' élitisme et de collusion , comme si "artistes" étaient une entité monocephale .
Faudrait il que cette entité "artistes" soient plus vertueuse que les autres citoyens ? que l' "Art " qu'ils produisent soit "dé- elitisé" , / " maotisé " ? qu'ils ne travaille qu'avec des gens vertueux et irréprochables ? Ou les trouveraient ils d'ailleurs ?

Culture et Art sont des mots et des concepts éculés qui ont été tellement malmenés qu'il sont vidés de sens et bien sur les institutions et les "artistes" ( la très populaire auberge espagnole ) n'y sont pas pour rien. A force de vouloir tout embrasser ces concepts ne signifient plus rien.
Mais gare a faire le lit des Reac.

Un prof des beaux arts dans son délire postmoderne m'a dit un jour qu'il n'y avait pas de différence intrinsèque entre Mozart et Sheila .
Peut être en effet n'y a t'il pas de différence entre Tarkovski et "Bvn chez les ch'tis" sauf la popularité .
Peut être que préférer écouter Luigi Nono plutôt que Gilbert Montagné est juste une question de posture.
mais au delà de pédants postmodernes c'est plutôt un discours que j'aurais associé aux classe moyennes qui eux consomment la " culture" : des impressionnistes ,aux polémiques d'opinions bidons et bon ton sur Koons a Versailles. Discours bourrés de présupposés a peine conscient et d'arrogance a peine maquillée .
Que les puissants de nos sociétés manipulent les "arts" pour les désamorcer ou s' offrir un statut c'est clair et c'est
invariable depuis la nuit des temps ,mais est ce que cela dénature pour autant la démarche honnête de certains faiseurs ( je préfère aujourd'hui ce terme a celui d'artiste) ;
Que les vedettes de "l'art contemporain " ( Damien Hirst ou Koons en tète de file) soit plutôt des affairistes ,c'est fort probable ,mais est ce qu'un "faiseur" honnête , dois se sentir affilié ou solidaire a cette attitude ? Non ,pas plus qu'il ne doit se sentir obligé d'avoir un lien d'affinité quelconque avec la femme d'avocat en mal de hobby qui décide un Lundi matin de devenir peintre et qui a les moyens de se payer les fournitures les plus chères , la salle d'expo et la pub nécessaire pour le Vendredi après midi .
I l aurait été intéressant de dire un mot sur le statut des artistes en France ( ou en Europe ) et de leur gadget ,la maison des artistes ,c'est il me semble plus révélateur et pervers que leurs liens phantasmé avec le ministère de la culture , mais peut être n'est ce pas assez radiophonique.

Je ne sais pas ce qui est culture ou pas ,et a vrai dire je m'en tape allégrement , je ne sais pas ce qui défini l'art aujourd'hui et malgré cela j'arrive a bien dormir , , je sais par contre ce qui stimule mon imaginaire ,ce qui titille le peu d'esprit que j'ai, je sais par contre ce qui me fait bander ,ce qui me fait pleurer de joie ,ce qui stimule mon esprit critique sans la manipulation sentimentaliste ou mercantiles , ce avec quoi je peux et veux communier , c'est ,mon bagage ,mon petit trésor , ma référence, indépendamment des puissants , de l'opinion de masse , et des moralisateurs de tout bord.
je suis un auditeur de "la bas.." depuis les débuts ,je suis loin d'être toujours en accord avec les idées véhiculées , mais je suis toujours stimulé souvent par le fond ,très souvent par la forme , et vous faites partis de ma " culture" ,comme Tarkovski et Nono et ce au dépend du JT de pernod , des Chtis ou de G . Montagné , que cela fasse de moi un homme "distingué" , je m'en fout.
Le monde de l'art est éclaté ,disséminé ,certains diraient protéiforme d'autres sans queue ni tète , perclus d'impostures , mais il A une raison d'être qu'elle soit Politique , Erotique ou autre peut importe .

Ne pouvoir définir ce que sont art ou culture aujourd'hui ne m'empêche pas de méditer , et je vous offre un thème :
Agruculture...Culture....Culte....Cul...

Pour une éducation populaire

Bonjour l'equipe de las-bas ! Et merci pour la rerdiffusion de pour une education populaire. Ca m'a donne tres envie d'aller planter des poireaux avec Alain Lepage s'il veut bien. En plus, j'ai un sac plein de fumiers qu'on pourrait epandre sur toutes les cultures de poireaux de France et de Navarre (Espagne s'entend). Merci aussi pour avoir de masquer l'intrus qui dans le repondeur d'hier, j'ai failli en tomber sur le c...! Ce qu'il n'a peut-etre pas encore pige, c'est que ces voix qu'il veut faire taire sont maintenant capables de faire la difference dans las urnes, ou alors il n'en est que trop bien conscient !?.

Pour une éducation populaire

Salut,
génial Franck Lepage, vous dites avec cohérence plein de choses que je pense et ai observé lors de mes années d'animation "socio-cul", et que je dis autour de moi de manière plus confuse.
C'est marrant moi aussi je me "recycle" dans la culture des légumes...
Mais j'ajoute que j'ai l'expérience qu'on peut, et même qu'il est essentiel, de faire de l'éducation populaire (donc politique) bien avant l'âge adulte, avec les enfants quel que soit leur âge : ils ont même beaucoup à nous apprendre sur ces sujets, sur les tensions que génèrent le fait de vivre ensemble dans un esprit démocratique, sur les solutions pour avancer en collectivité en donnant sa place à chacun, sur les multiples tentations du fascisme, etc....
Et aussi, de mon expérience, s'investir dans un "projet" collectif (par exemple la "création" d'un spectacle de théâtre) nous permet de vivre ensemble des moments, de nous "projeter" (un mouvement, avec ses soubresauts et ses coups d'arrêts, ses accélérations, etc...), de rêver et concrétiser, de digérer des expériences de vie passionnantes qui nous forment.
Et quand on porte un "projet", dedans il y a "désir", "espoir", et bien d'autres sentiments, émotions, imaginations, alors le mot "projet", je ne veux pas le laisser privatiser par le capitalisme productiviste !
Mais il faut accepter que tout projet puisse ne pas déboucher sur un "produit" visible, ou puisse déboucher sur ce que le productivisme considèrerait comme un "échec", car l'important c'est de vivre (ensemble quoique irrémédiablement seul), pas de produire (quoique si je veux vendre ou troquer quelques poireaux, sans pesticides et engrais chimiques, je veux bien réussir à les aider à pousser...).
Ce sont souvent les adultes qui veulent étouffer l'énergie de l'ardeur, les enfants savent lui reconnaitre sa puissance vivifiante.
Oh oui, l'ardeur, ça compte !
Merci de vivifier le message de Christiane Faure, qui me rappelle les appels à la résistance ici et maintenant des anciens du Conseil national de la résistance, et de Walter Bassan.
Dominique

Pour une éducation populaire

Un vrai bonheur que cette émission.
Mr Lepage à une vision claire et précise du moule dans lequel nous sommes forgé depuis plusieurs dizaines d'années par les politiques au service du lobbyisme.

Pour ma part, j'ai abandonné mon métier d'informaticien au service des notaires en 2005, écœuré de voir leurs pratiques et je suis parti élever des poules en Bretagne. Je n'existe plus socialement (pas d'impôts, pas de mutuelle, pas de sécu, pas d'aides sociales) je me démerde.
Je n'ai jamais aussi bien vécu depuis.

Merci pour cette émission et surtout aussi pour ce site.
En espérant que Daniel Mermet ne soit pas viré de France Inter un des ces quatre.