Le bon côté du doigt - commentaires

Le bon côté du doigt

Cher Daniel
Depuis que je vous écoute, c'est a dire depuis que je suis au chomage, comme quoi le chomage a du bon, je me me sens mieux, moins seule avec mes idees de revolte et pourquoi pas de revolution. Vos emissions nourrissent ma reflexion et mes lectures, elles sont l'occasion de conversations avec mon mari, des amis, j'aime bien que les idees aillent au bout d'elles memes avec toujours de l'humour et de l'humanite, de la tendresse en quelque sorte. Comme quoi les humains c'est quand même vachement bien et on ne va pas se laisser guider dans le pire et nous entretuer, pour des puissants encore, sinon a quoi sert de comprendre ?

Le bon côté du doigt

Cher M Lordon,

Merci tout d'abord de votre travail. Je suis néanmoins tout aussi admiratif de vos analyses qu'étonné de votre étonnement. Le défaut de prise de conscience devant cette crise ouverte et donc de votre point de vue profondément didactique est assez commun. L'exploitation du faible par le puissant et le massacre en règle qui en découle sur les pays pauvres par exemple ne semble pas réorienter la société. L'acceptation des épisodes de racisme aigus et la montée des politiques en accord semblent évidemment hors de compréhension d'un "humaniste".

C'est un tantinet déprimant mais il semble que les idées des lumières ne soient pas parfaitement enflammées. L'idée d'un destin qui échappe à l'homme est toujours maintenue. La société est ancrée dans l'inconscient collectif comme injuste et inégalitaire. Guerre, exploitation, profit, religion sont acceptées comme autant de fatalités, il faudra d'innombrables voies comme la vôtre, en attendant je vais écouter la 2nde partie...
amicalement.

Le bon côté du doigt

@ Jean Moulin :
Si vous allez là http://jaidulouperunepisode.org/Interviews.htm, vous trouverez une des 4 parties de l'interview de Frédéric Lordon dont le thème est justement "protectionnisme".
Bonne écoute.
Pascale

Le bon côté du doigt

Merci Monsieur Lordon,

De nous montrer que parmi les économistes il n'y a que des escrocs intellectuels, pour la plus grande partie (des gars que j'ai rencontré à l'université pendant mes études d'économie) des escrocs innocents mais escrocs tout de même bien intégrés dans un système bien corrompu est qui n'a jamais été en état de proposer un système qui respecte une justice sociale.
Je me permets de recommender aux AMG la lecture du dernier livre (hélas récenment disparu à l'age de presque 100 ans et en pleine lucidité) de JK Galbraith "l'Economie de la Fraude innocente" (je ne suis pas certain que la traduction du titre en français soit la bonne). Quand les modèles économiques simplistes et avec un biais idéologique caché derrière le sacre mot "Science" remplace le sense commun...

L'économie malheureusement a pris la place d'une réligion bientôt une Semaine Sainte du sacré marché ou comme par chez moi (à Séville) des images de la Main d'Adam Smith (certaines auront même au moins un doigt étendu) seront portés par ses fidèles de toutes les classes sociales, même celles qui sont bafoués chaque jour dans ces droits les plus fondamentaux dû précisement à cette croyance...

Merci Daniel pour un travail unique et indispensable.

Le bon côté du doigt

Toujours aussi remarquable audibilité du Pr. Lordon.
Mais j'ai une question d'un autre ordre : qui est à l'interprète de cette chanson de fin d'émission, "conjoncture" ?

Merci par avance.

Le bon côté du doigt

merci pour votre intervention qui démonte les mécanismes de cette crise , mais pourquoi refuser d'aller plus en avant dans l'analyse sachant que le point important est , en définitive , la baisse des salaires sur le long terme , au profit de la hausse des revenus du capital ( mobilier ou immobilier ) , baisse des salaires faite au profit des classes d'ages les plus nombreuses (et qui votent aussi plus )et aux dépens des jeunes au sens large qui doivent encaisser chomage de masse , précarité , mise en concurrence internationale , surcout de l'immobilier etc etc ...
A mon sens , la sortie de crise sera politique et ne pourra intervenir qu'apres :
la fin de la mise en concurrence internationale ( et donc le retour du protectionnisme , probablement europeen en ce qui nous concerne , americain asiatique ailleurs )
la fin du monopole politique des classes d'age les plus élevées ( 55 ans et plus ..)

il me semble qu'E Todd va plus dans ce sens et un ouvrage à 4 mains serait peut etre superieuremnt interessant .

lettre a mr F. lordon

Cher monsieur, je ne vous connaissais pas et donc je suis allé sur votre blog..

Votre intervention de ce jour était très claire et j'ai été surpris par votre prise de position franche et nette sur ce que devient aujourd'hui notre économie. Peu d'économistes parlent comme vous, en France du moins, et souvent on a droit à des propos neutres ou techniques, mais rarement des jugements de valeur sur la question. Telle l'intervention le même jour de Mr cohen sur France inter, toute empesée d'amidon..

Peu d'économistes ont été aussi en mesure d'annoncer ne serait ce qu'une petite fois l'arrivée d'une crise potentielle imminente en 2006 et 2007, l'année de tous les excès.

De manière générale quand on les a entendu discourir sur le sujet ensuite, leur appréciation de la crise ne semblait pas bien claire et nette du moins dans leur explication -or en général quand on explique mal c'est que l'on comprend mal- et sur les remèdes à mettre en place il est clair qu'apparaissaient alors leurs tendances politiques, économiste de droite remède de droite ce qui fait que leurs propos n'apparaissaient pas crédibles..

Je ne connais rien à l'économie, j'ai juste du apprendre à vivre avec, mais si moi je suis mauvais quand on voit de la part de nos économistes qu'à un problème économique il peut avoir de leur part des propositions de remèdes totalement opposées je me demande ce qu'ils font de leurs journées...

A moins que l'économie soit traitée aujourd'hui comme on faisait de la physique dans le temps ?

Mais je pense que nos économistes ne sont pas dupes, et je vois là une grande hypocrisie à ne pas vouloir parler vrai quand on sait que les bulles boursières sont créées de toute pièce par la clique agence de notation-entreprises partenaires, que les situations comptables sont arrangées par la clique cabinet d'audit-entreprises clientes, que les autorités de marché sont consentantes car non indépendantes, ce qui fait que tout le monde court dans le sens de la bulle ;

Bien entendu tout le monde va en connaissance de cause vers son éclatement et à un moment il y a une patate chaude à refiler au marché, généralement et bien souvent les petits porteurs d'une manière ou d'une autre, voire les contribuables comme aujourd'hui.

Quand ces acteurs se sont bien gavés sur la hausse, ils se gavent ensuite sur la vente a découvert...

Quand on a quitté un secteur en l'ayant bien asséché, on va aller sur un autre marché et ainsi de suite,

On a eu la bulle internet, celle des biotechs, celle de l'énergie, celle de l'immobilier, celle de l'alimentaire, la prédation ne cesse de sévir en laissant des morts économiques au passage ; là on se prend l'éolien, dont tout le monde sait très bien que ce n'est pas une techno valide, les nanotechs, et l'industrie verte en général...

Je le dis en connaissance de cause, pour avoir été investisseur en 2007.

Vous parlez de la branche pourrie du capitalisme financier, lequel draine une masse énorme des profits, d'accord.

Mais le capitalisme industriel subit aussi l'influence du financier, car évidemment ces deux mondes ne sont pas clos. Les entreprises font aujourd'hui leurs profits sur leurs bas de bilan au lieu de le faire sur leur cœur de métier. Clairement depuis le changement d'actionnariat des entreprises on a vu la stratégie court terme s'appliquer, considérant que la masse salariale n'est qu'une ligne comptable de plus et que l'appréciation du dirigeant viendra de sa capacité à ajuster le curseur sur cette ligne. Quant à la pérennité de l'entreprise peu importe car les actionnaires seront déjà partis pour aller sévir ailleurs.

On voit aussi les effets pervers de la mondialisation où les règles de concurrences finissent par n'avoir plus court, en ce sens que ces entreprises mondiales finissent par faire le marché en s'entendant sur les prix et sur l'offre, quand dans le même temps elles manipulent la demande par un marketing proche de l'escroquerie et font pression sur le pouvoir politique. Avec ça on va nous expliquer qu'il faut laisser faire le marché, on s'en tient les côtes de rire..

Or à mon sens perte de concurrence = fin de l'économie de marché si je ne me trompe.

J'ai passé ma vie d'ingénieur à créer des entreprises et les revendre, entreprise innovantes ou non.Et je suis absolument dégoûté, même écoeuré quand je vois la direction que prennent les choses sans que personne ne s'offusque de cette dérive... rien n'est dit, une monstrueuse chape de plomb repose sur cette réalité pire que le plus extravagant des romans de sf...

Rien n'est dit ?, non je suis encore optimiste, toute l'information semble manipulée sur cela et le politique est entre les mains du financier, aussi.

C'est pourquoi je pense me retirer, changer de pays et de métier et prier pour que la génération qui suive fasse quelque chose....

Continuez à parler vrai monsieur, puissiez vous vous entendre entre économistes, pour dire que l'on ne peut pas continuer ainsi, vers la catastrophe qui adviendra, vous le savez tous, si on ne fait rien.