« Au pire, on peut imaginer une attaque de Daech sur le centre pour libérer leurs compagnons. » C’est la grande peur des habitants de Beaumont-en-Véron depuis qu’un centre de DÉRADICALISATION a été ouvert dans leur village le 13 septembre. Un an après les attentats, le PLAN D’ACTION CONTRE LA RADICALISATION lancé par Manuel VALLS n’est pas un franc succès. Le pouvoir est-il parvenu à terroriser les terroristes ? Pas certain. Par contre, au nom de la sécurité, il a réussi à exacerber partout la peur et le repli jusque dans ce paisible village.
Il y a le sens des mots et il y a ce que les mots suggèrent. Le halo autour des mots. Déradicalisation. Dé-RAT-dicalisation. Ça rappelle raton ! Le raton ! Le bougnoule, le métèque. Contre le raton, c’était la ratonnade. Et le rat, c’est la peste, la peste qui s’étend. Comment lutter contre l’épidémie qui gagne jusque dans nos campagnes ?
L’attentat terroriste, est une aubaine pour le pouvoir, le semeur de terreur est son meilleur allié. Quand le terroriste se fait sauter, il faut sauter sur l’occasion ! Voyez George W. BUSH, voyez VALLS et HOLLANDE. Exacerber la peur tant qu’on peut.
En mai 2016, Manuel Valls a lancé un « plan d’action contre la radicalisation et le terrorisme ». Le budget alloué — cent millions d’euros sur trois ans — a aussitôt attiré entreprises et associations plus ou moins qualifiées. Une vitrine médiatique qui a attiré plus de journalistes que de familles concernées. Incompétence, détournement, mise en examen, le business de la déradicalisation n’ est pas une franche réussite.
Destiné à des jeunes majeurs de 18 à 30 ans, le premier centre de déradicalisation a été ouvert en septembre 2016, en Indre-et-Loire, à Pontourny.
Comment allaient réagir les habitants ? Ils ont été rassurés, ce ne sont pas des terroristes, ce sont des volontaires, des jeunes fragiles, avec des carences éducatives, avec des problèmes d’insertion. Pas de fichés S. Seulement celles et ceux qui pourraient devenir… mais comment les détecte-t-on ? Comment les trouve-t-on ? Pas facile, d’autant qu’il ne faut pas chercher les causes ni les explications, Monsieur Valls est contre, il l’a dit, « expliquer, c’est excuser ». On reste dans l’émotion et dans la peur.
Utiliser la peur, l’amplifier, la manipuler, c’est une vieille stratégie bien commode en politique pour faire taire l’opposition, inhiber le débat politique et donner une légitimité au pouvoir qui protège et sécurise. On se souvient, il y a un an, ces appels à la guerre, nous sommes en guerre, c’est la guerre, répétait partout Monsieur Hollande. « Le terrorisme a frappé la France, mais pas pour ce qu’elle fait – en Irak, en Syrie, ou au Sahel – mais pour ce qu’elle est », ajoutait le Premier ministre le 19 novembre 2015 à l’Assemblée nationale. Résultat, un an après, les villageois en sont sûrs, c’est chez eux que « ILS » vont frapper. Mission accomplie, la France a peur.
Un reportage à Beaumont-en-Véron (Indre-et-Loire) de Thibaut CAVAILLÈS.
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- REPORTAGE : « C’est ici que DAECH va frapper ! » [EXTRAIT]
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Les différentes séquences du reportage :
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- 01. « On extrapole toujours dans le pire… »
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Buvons un dernier coup de Chinon avec Monsieur Maurice, qui nous a quittés depuis sa rencontre avec Thibaut CAVAILLÈS :
Programmation musicale :
Vincent PEIRANI : Le Cirque des mirages
Vincent PEIRANI : Hunter
Philippe KATERINE : Petite ville de campagne
Georgette PLANA : Mon Val De Loire
Pauline BOULET attend vos messages sur le répondeur de Là-bas si j’y suis au 01 85 08 37 37.
reportage : Thibaut CAVAILLÈS
réalisation : Sylvain RICHARD
(Vous pouvez podcaster ce reportage en vous rendant dans la rubrique « Mon compte », en haut à droite de cette page.)
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