« Après tout, de graves épidémies au sud de la bande de Gaza nous rapprocheront de la victoire et réduiront le nombre de décès parmi nos soldats... »
Giora Eiland, général de réserve dans le journal Yedioth Aharonoh, 21 novembre 2023
[ENTRETIEN 29’34] CE QUE CACHE LE DISCOURS DE MARINE LE PEN
Comme une dinde qui vote pour Noël
Le , par L’équipe de Là-bas
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Trahi par la gauche, trompé par la droite, dégoûté des « politicards pourris », terrorisé par le chômage, méprisé par la petite bourgeoisie culturelle, diabolisé, fascisé, désorienté dans une France sans promesse, l’électeur du FN avait trouvé une revanche amère en votant pour le bravache Le Pen.
Le ressentiment est un poison qui engendre l’aveuglement. Mais aujourd’hui le FN promet beaucoup plus. Il offre ce que les partis n’offrent plus ; un sens, une identité, un passé, un avenir,une épopée, un renouveau, un monde meilleur. Bref, tout ce qui faisait la gauche, la vraie. Mais cette gauche ne répond plus. Repue, traitre ou vieillie ? En tout cas elle s’est laissée entièrement dépouillée de ses trophées et de ses bijoux de famille, sans opposer de résistance. Et la voila depuis, au fond de son trou, tétanisée à l’idée de passer pour facho si elle reprenait son bien. Sans grande émotion, le journal le Monde nous apprend que Jean Vilar est devenu la référence du FN en matière de culture populaire. Un crachat sur la tombe de celui qui joua Arturo Ui .
Mais les électeurs du FN, croient-ils vraiment à tout ça, ? On connait leur réponse « De toute façon ça pourra pas être pire, on sait pas, il faut l’essayer... ».
En attendant, quels que soient les profils des électeurs du FN, leurs motivations et leurs aspirations, tout converge vers la clé unique de toute explication et de tout horizon : l’immigré, avant tout, en dessous de tout, l’immigré. Mais ce n’est pas dit comme ça, bien sûr, c’est suggéré, c’est codé, les mots sont importants et le FN le sait depuis longtemps. Déjà Bruno Mégret et Jean-Yves Le Gallou avaient précisé le bon usage des mots. Ne dites pas CLASSE mais MASSE. Ne dites pas UNIVERSALISME dites COSMOPOLITISME. Ne dites pas ASSOCIATION ANTIRACISTE dites LOBBY ANTIRACISTE.
Que cachent les discours de Marine Le Pen ? Derrière un langage policé et consensuel, contre le terrorisme, contre les spéculateurs, contre les fraudeurs, pour la République, pour la laïcité, pour la justice sociale, Marine Le Pen a échafaudé un discours à double étage, dont le premier niveau parle à tous, en l’éloignant apparemment de son père, et dont le sous-texte parle aux militants pour les rassurer sur le fond qui, lui, n’a pas changé.
Cécile ALDUY, professeure de littérature à Stanford, nous aide à décrypter ses paroles, en commençant par le discours de clôture de l’Université d’été du Front National à La Baule, prononcé par Marine Le Pen le 23 septembre 2012 :
« Nous voyons la nécessité de réaffirmer partout la République, quand le communautarisme et le fondamentalisme avancent.
Et on me traite d’intégriste pour oser dire ces vérités ?
On me traite d’intégriste parce que je défends la laïcité, parce que je ne vois que des Français parmi les Français, parce que je voudrais que chacun soit fier de son drapeau, de nos trois couleurs ?
On me traite d’intégriste parce je crois en l’assimilation, au rouleau compresseur républicain, à condition qu’on ne transige jamais sur nos lois, sur nos valeurs, sur nos principes, et qu’on mette un coup d’arrêt à une immigration légale et clandestine aujourd’hui hors contrôle ?
Mais qu’ils me traitent d’intégriste si ça les amuse ! Moi au moins, je suis intègre !
Je suis entière, sincère, je ne fuis pas les débats et les questions qui fâchent ! »
C'est vous qui le dites…Vos messages choisis par l'équipe
La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...
« Les arbres du Sud portent un fruit étrange
Du sang sur les feuilles, du sang sur les racines
Un corps noir se balançant dans la brise du Sud
Étrange fruit pendant aux peupliers »
Une chanson peut-elle changer le cours de l’histoire ? À elle seule, peut-être pas, mais c’est sans doute ce qu’a contribué à faire cet étrange fruit, ce « strange fruit » chanté par Billie Holiday pour la première fois en 1939 au Café Society, à New York. À l’époque, Time Magazine qualifia la chanson d’« œuvre majeure de propagande musicale pour la NAACP », la fameuse organisation de défense des droits civiques aux États-Unis.
Vous l’avez sûrement remarqué : ces jours-ci, le très social-démocrate président de la Cour des comptes Pierre Moscovici saute comme un cabri de plateaux télé en studios radio pour alarmer comme il se doit sur une indispensable réduction des dépenses publiques. Mardi 12 mars, notre prédicateur officiait en direct sur France Culture, émission après laquelle j’ai fait un mail à la rédaction où je m’agaçais de ce que personne ne fît remarquer à l’illustre argentier de gauche que la somme envolée en évasion fiscale dépassait quand même de très loin le chiffre qu’il brandissait en nécessaire et urgente réduction des dépenses. Jean Leymarie, éditorialiste politique et co-intervieweur ce jour-là, m’a poliment répondu ceci :
« J’attache autant d’importance que vous à la question de l’évasion fiscale. La rédaction aussi. J’y ai consacré plusieurs sujets ces dernières années, et j’y reviendrai bientôt. Bien cordialement ».
Ce qui est exact et certainement sincère. Et qui appelait donc une réponse un peu développée. La voici.
Trop de sucre, trop de gras, trop de frites, trop de bière, nos petits gars en âge de faire la guerre sont trop gros. 50% sont en surpoids, on le répète partout. De Macron à Glucksmann, nos virils va-t-en guerre ont du souci à se faire. Comment envoyer nos bidasses mourir pour Mossoul s’il leur faut des tonnes de hamburgers bien gras, des tas de pizzas baveuses et des wagons de bière ?
La Bible dit que ce qui ne s’obtient « ni par la puissance, ni par la force, s’obtient par l’esprit ». Or aujourd’hui en Israël un dicton populaire a transformé ce message, c’est devenu : « Ce qui ne s’obtient pas par la force s’obtient avec plus de force ». Comment en est-on arrivé là ? Comment une extrême-droite raciste et suprémaciste est-elle arrivée au pouvoir ? Un gouvernement soutenu par toutes les extrêmes-droites du monde, y compris les plus antisémites ?
Dans cette première partie de notre entretien, Sylvain Cypel, qui connaît depuis longtemps la scène américaine, éclaire ce divorce entre juifs américains et juifs israéliens « engoncés dans le tribalisme ».
Si vis pacem, para bellum. Si tu veux la paix, prépare la guerre ! C’est ce paradoxe connu depuis la Rome antique que certains ont décidé d’appliquer, à l’instar du président du Conseil européen Charles Michels qui le clame dans les colonnes de Libération : « si nous voulons la paix, il faut nous préparer à la guerre ». Le député européen Raphaël Glucksmann lui emboîte le pas en estimant qu’il faut « passer en économie de guerre ». Ce à quoi a l’air en effet de se préparer le président de la République, lui qui déclarait : « il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre. »
Nous vous relayons ici la plaidoirie de Monique Chemillier-Gendreau, professeur émérite de droit public et de sciences politiques, à la Cour Internationale de Justice, le 26 février 2024, dont vous pourrez retrouver le texte intégral après la vidéo.
« Nous en tissons pour vous grands de la terre
Et nous, pauvres canuts, sans drap on nous enterre
C’est nous les canuts
Nous sommes tout nus
Mais notre règne arrivera
Quand votre règne finira
Mais notre règne arrivera
Quand votre règne finira
Nous tisserons le linceul du vieux monde
Car on entend déjà la révolte qui gronde
C’est nous les canuts
Nous n’irons plus nus »
C’est un des chants de bataille les plus emblématiques de notre histoire sociale. Il est pourtant intimement lié à une ville en particulier, Lyon, et à son industrie de la soie au XIXe siècle.
C’est l’histoire d’une blague qui commence à France Inter et qui atterrit à la police judiciaire en passant par CNews et l’Assemblée nationale. Guillaume Meurice raconte ce déchaînement délirant qui a duré des semaines depuis sa fameuse chronique du 29 octobre sur France Inter.
Voilà que Macron veut nous aider à mourir ! Chouette ! Mais attention, le cadre est très clair : ça ne sera « ni un droit nouveau, ni une liberté », mais une « possibilité ». Donc, on reste dans le cadre de la Loi Claeys-Léonetti, adoptée en 2016. Seuls les malades incurables peuvent bénéficier d’une « sédation profonde et continue jusqu’au décès ». Du coup, que fait-on en cas de déchéance corporelle ou mentale, voire les deux ?
« De plaines en forêts, de vallons en collines
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons
De ce que j’ai vécu à ce que j’imagine
Je n’en finirais pas d’écrire ta chanson
Ma France »
Cela fait quatorze ans que Jean Ferrat a quitté définitivement sa montagne. C’était le 13 mars 2010, après 40 ans de carrière et plus de 200 chansons, dont certaines furent interdites d’antenne pendant des années. Une censure persistante qui inspirera même un titre au chanteur engagé : « Quand on n’interdira plus mes chansons / Je serai bon à jeter sous les ponts ». Olivier Besancenot rend hommage aujourd’hui à un chanteur qui a particulièrement compté pour lui : Jean Ferrat.
La lutte pour l’émancipation est toujours une longue bataille qui exige de la mémoire. Or nous sommes bombardés d’infos sans suite et sans conséquence. On oublie plus qu’on apprend. « MÉMOIRE COURTE » veut donner quelques repères clairs sur le temps long. Un exemple aujourd’hui, la longue bataille pour le droit à l’IVG. Un encouragement pour les autres combats en cours. Non, on ne perd pas toujours !
« Nous qui sommes sans passé, les femmes
Nous qui n’avons pas d’histoire
Depuis la nuit des temps, les femmes
Nous sommes le continent noir
Debout femmes esclaves
Et brisons nos entraves
Debout, debout, debout »
Certaines chansons ont plusieurs vies, parfois insoupçonnées. Le croiriez-vous si on vous disait que L’Hymne des femmes avait un lien avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir et à la Commune de Paris ?
Pourtant, c’est bien en 1933, en Allemagne, dans le camp de concentration de Börgermoor, qu’a été composée la musique de ce chant par un détenu communiste.
Attendu par le monde entier, le Grand Procès de Macron aura donc lieu le 7 mai à la Bourse du travail de Paris à 18 heures. C’est le sixième procès du tribunal de Là-bas, créé en ...2003 à l’initiative du dessinateur CABU et de l’équipe de LA-BAS. Enregistrés au théâtre Dejazet à Paris devant des salles combles, d’importantes personnalités ont comparu : CHIRAC Jacques (2003) SARKOZY Nicolas (2005), KOUCHNER Bernard (2008), DSK Dominique (2011). C’est le procès du français le plus entarté au monde, LEVY Bernard-Henri dit BHL diffusé en juin 2006 que nous vous proposons de (re)découvrir aujourd’hui.
Entre ce qui distingue les riches et les pauvres, on oublie le temps. Le temps qui vous reste. Ceux qui en ont plein et ceux qui n’en n’ont plus. Les vieux sont les prolos du temps.
Il y a 13 ans, le 13 mars, Jean Ferrat prenait le dernier train. On n’oublie pas, car Ferrat, c’est nous tous. La montagne, c’est chez nous, les marins de Potemkine, c’est nos frères, ma môme, c’est la mienne, la nuit et le brouillard, c’est en nous, c’est nous qui ne guérissons pas de notre enfance, c’est nous qui aimons à perdre la raison.
C’est maintenant à peu près acquis pour tout le monde, le 8 mars n’est pas la journée « de la femme », mais la « journée internationale des droits des femmes ». Un jour de manifestations et de grèves qui semble connaître un nouveau souffle avec le mouvement féministe récent, qui lutte autant contre les violences sexistes et sexuelles que pour réduire les inégalités salariales et améliorer les conditions de travail des métiers majoritairement exercés par des femmes. Mais saviez-vous qu’aux origines de cette journée du 8 mars se trouvait l’Internationale socialiste des femmes ?