Radio France en grève illimitée

RADIO FRANCE EN LUTTE

Le , par L’équipe de Là-bas

RADIO FRANCE EN LUTTE ! Le président repart sous les sifflets
par Là-bas si j'y suis

LE PRÉSIDENT REPART SOUS LES SIFFLETS
Écoutez l’intégrale de l’ Assemblée Générale du vendredi 20 mars à Radio France en grève illimitée. C’est un document unique, transmis par nos confrères. Nous vous le présentons sans aucun montage. C’est un affrontement total entre l’âme profonde de cette maison et la médiocre stratégie d’une technocratie hors-sol. Les auditeurs demandent souvent des explications lors des grèves. Cette fois, des journalistes ont donné des informations sur les antennes et les nouvelles de la lutte circulent sur le net. Au-delà d’une défense des emplois c’est la mission d’éducation populaire d’un grand service public qui est menacée. Il est urgent que les auditeurs comprennent et soutiennent cette lutte. Une lutte contre l’insignifiance. Écoutez ce document, prenez le temps d’écouter la différence.

AG de Radio France (20 mars 2015)
Là-bas si j’y suis

Dans le studio 105 refait à neuf, ils sont 600 gonflés à bloc, tous métiers confondus, en grève illimitée. Motif ? Cinquante millions de budget en moins dont ils vont faire les frais. Un plan de licenciement de 300 emplois est déjà dans les tuyaux selon les syndicats. Il aurait été demandé à divers petits chefs de fournir discrètement des listes d’employés superflus et tout ça alors même que le chantier de reconstruction de la maison lancé depuis plus de dix ans pour 176 millions d’euros dépasse les 584 millions aujourd’hui. Un gâchis pharaonique dont nul ne peut dire le terme.

À cela s’ajoute une bombe qui éclate à la veille de la grève. Le Canard enchaîné révèle que le PDG a fait refaire son bureau pour une petite facture de 105 000 euros alors que le bureau avait été refait à neuf il y a moins de deux ans. Le scandale se répand. Le Syndicat National des Journalistes (SNJ) se dit « abasourdi, choqué, consterné ». Le président se justifie sans convaincre. Il n’est pourtant pas le premier à faire la confusion entre « servir le service public » et « SE servir du service public ».

Au nom des restrictions budgétaires, l’ONF (Orchestre National de France) est menacé. Le concert du 19 mars est annulé par la direction. Les musiciens décident de jouer tout de même dans le hall. Mais sous prétexte de sécurité, le public est maintenu à l’extérieur. Ainsi dans ce haut lieu destiné à partager la connaissance et la musique on a pu voir des musiciens jouant dans un hall coupé du public maintenu derrière les vitres. Des images d’anthologie.

L'Orchestre national de France contraint de jouer dans le hall de la Maison de la Radio
par Là-bas si j'y suis

Mais ce n’est pas fini. Libération révèle (le 20 mars) que lors de son arrivée Monsieur Mathieu Gallet a imposé de faire embaucher celui qui était son chauffeur lorsqu’il était président de l’INA, alors que trois chauffeurs sont déjà en permanence à la disposition du Président de Radio France. De plus, il a demandé que soient refaits les fauteuils en cuir de sa voiture officielle dont la couleur beige n’était pas de son goût. Le coût étant jugé trop élevé, une nouvelle voiture de luxe lui a été fournie. Pour lui tout cela n’est que calomnie. Le gouvernement cependant réagit, une enquête est ouverte par l’Inspection générale des finances (IGF) sur les dépenses de la direction de Radio France. La mission doit rendre ses conclusions dans une quinzaine de jours. Selon Philippe Ballet (UNSA), « il y a désormais un problème de légitimité du président. »

Au terme de l’AG, la grève est reconduite. L’Intersyndicale publie le communiqué suivant :

Pendant une heure et demie, les salarié-es grévistes de Radio France réuni-es en Assemblée Générale ont posé des questions très précises à leur PDG Mathieu Gallet : sur l’emploi, les comptes de la maison, l’opportunité des travaux de son bureau en période de restrictions budgétaires, le contenu de la radio de demain.
Les salarié-es ont eu des éléments de langage, mais aucun élément de réponse !

Ils ont pu mesurer le fossé qui les sépare :

 d’un côté un discours désincarné, technocratique, d’un président qui se réfugie en permanence derrière sa tutelle.

 de l’autre, des salarié-es viscéralement attaché-es à leurs métiers, à leurs missions de service public, qui refusent d’être sacrifié-es pour payer des travaux monumentaux, satisfaire les envies de décoration intérieure du PDG et financer la reconversion de la Maison de la radio en galerie marchande.

Résultat de ce face-à-face : une crise de confiance vis-à-vis du PDG, et surtout vis-à-vis de ses choix stratégiques pour l’avenir.

L’intersyndicale
Le 20 mars 2015
Les Tambours de la Maison Ronde
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